Le passage de Valérie Pécresse dans l’émission de BFMTV mardi 18 janvier a marqué les esprits. L’intervieweur Jean-Jacques Bourdin est accusé de tentative d’agression sexuelle et fait l’objet d’une enquête. La candidate LR, si elle a maintenu sa participation, a exigé et obtenu de pouvoir parler de cette affaire dès le début de l’émission.
Emmanuel Macron se voit reprocher de ne pas en avoir assez fait sur le front de l’égalité ainsi que sur celui des violences faites aux femmes
Cela a donné non seulement un moment de télé mais surtout un moment de campagne. Il y avait, sachez-le, pas mal de macronistes devant la télévision, ils voulaient voir ce que Valérie Pécresse allait dire, les yeux dans les yeux, à Jean-Jacques Bourdin. Je rappelle ce que la candidate a asséné au journaliste : « je me suis clairement posé la question de ma participation à cette émission ce soir (…) je respecte la présomption d’innocence (…) si ces accusations sont avérées, elles sont graves et elles doivent être condamnées ». Les élus de la majorité ont été à la fois bluffés et embêtés. Un cadre de LREM reconnaît par exemple « qu’elle marque des points avec cette sortie ». Il sent le danger : « j’ai bien vu la réaction des femmes de mon entourage quand elle a été désignée en décembre, elles m’ont dit que ça fait du bien, et ça va peut-être enfin changer quelque chose ».
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Dans la France post-Metoo, Emmanuel Macron se voit reprocher de ne pas en avoir assez fait sur le front de l’égalité ainsi que sur celui des violences faites aux femmes. Le sujet est pris très au sérieux et les experts du parti gambergent d’ailleurs sur de nouvelles propositions qu’ils soumettront au candidat. Ils envisagent d’inscrire dans la loi le droit à la présence d’un avocat avec les victimes au moment du dépôt de plainte. L’objectif est d’assister les femmes dès le début d’une procédure. Le député Roland Lescure nous confirme qu’il faudra mettre « le facteur femmes » en haut de la pile : « nous avons fait un pas de géant depuis 2017 sur ce sujet », dit-il, « mais, depuis, la société en a fait deux , donc il faut qu’on aille encore plus loin ». Les deux principales adversaires d’Emmanuel Macron sont Marine Le Pen et Valérie Pécresse, des femmes. Le président-candidat essaiera d’être le plus féministe des trois.
David Doukhan