Ukraine – Russie : Les Européens ne sont pas prêts à la guerre, selon Dominique Reynié

Le politologue Dominique Reynié, directeur de la Fondation pour l’innovation politique, était l’invité de Renaud Blanc dans la matinale de Radio Classique. Selon lui, les Français et les Européens ne sont pas prêts à la guerre, en raison de « décennies de prospérité » et de « vies confortables ».

Dominique Reynié croit à l’efficacité des sanctions contre la Russie

Alors qu’Emmanuel Macron multiplie les tentatives de dialogue avec Vladimir Poutine – les deux présidents se sont parlé hier au téléphone pendant près de 2heures, Dominique Reynié estime essentiel en effet de maintenir un lien. Il appelle « à ne pas laisser Vladimir Poutine, déjà inscrit dans un système autoritaire très fermé, s’enfermer dans une vision qui ne serait plus que la sienne et qui l’amènerait à multiplier les erreurs ». Le politologue croit en tous cas à l’efficacité des sanctions contre la Russie et appelle à les poursuivre, observant une certaine fébrilité de Vladimir Poutine dans ses déclarations. « Il avertit que les pays qui adoptent des sanctions contre la Russie commettent des actes de guerre », explique Dominique Reynié, « et quand on dit cela, que les sanctions nous font mal, c’est qu’on a des difficultés ».

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La Russie, identifiée par les Européens comme un pays dangereux, dont l’influence planétaire est faible

Mais si la Russie se montre tendue lorsqu’on parle de sanctions, qu’en est-il des Européens ? Sont-ils préparés à la guerre ? Ce n’est malheureusement pas le cas, reconnaît Dominique Reynié, qui y voit le résultat de « décennies de prospérité » et « le prix à payer pour nos vies extraordinairement confortables ». Il assure que ce ne sont pas des vies qui préparent aux épreuves et à l’affrontement, estimant que « c’est quelque chose sur lequel Poutine a compté ». D’autant que les Occidentaux redoutent la Russie. En septembre dernier, la Fondation pour l’innovation politique que dirige Dominique Reynié a réalisé une étude sur la Russie et les Européens. 50 000 d’entre eux y avaient participé, et une majorité déclaraient que la Russie et Vladimir Poutine représentaient un danger. C’est un pays « identifié comme dangereux dont l’influence planétaire est faible, contrairement à la Chine, considérée comme un pays dangereux, à l’influence planétaire forte » , poursuit Dominique Reynié. C’est pourquoi il s’étonne de voir les « gouvernants surpris par cette opération russe », alors que les populations européennes ont conscience de la menace du Kremlin.

Béatrice Mouedine

 

Retrouvez l’invité de la matinale