Syrie : Daesh repasse à l’offensive et cible une prison de djihadistes

Baderkhan Ahmad/AP/SIPA

Depuis le 20 janvier, la ville d’Hassaké dans le nord-est syrien, subit une importante offensive de Daesh. Les djihadistes mènent un assaut contre une prison, l’un des plus grands centres de détention abritant des djihadistes.

En une semaine, Daesh a revendiqué 3 opérations d’envergure en Syrie

Selon un nouveau bilan dressé hier par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, les combats ont fait 332 morts. D’autres attaques ont également visé des militaires irakiens, toujours revendiquées par Daesh. Ces événements montrent que depuis la mort de son leader Abou Bakr al-Baghdadi en octobre 2019, l’Etat islamique reste actif et représente une menace constante. La fin du Califat autoproclamé n’a pas signé celle de Daesh. Pour survivre, l’organisation s’est replongée dans la clandestinité en s’installant dans les campagnes pauvres, plus faciles à endoctriner après 10 années de conflits. Selon Alain Rodier, spécialiste du renseignement, « beaucoup de gens qui sont dans la misère, et en particulier la jeunesse, vont rejoindre le maquis car ils pensent pouvoir sortir de la misère où ils se trouvent ».

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Daesh cherche à maintenir l’instabilité en Syrie et en Irak

Les forces de Daesh sont passées de quelques centaines de djihadistes en déroute en 2019, à près de 1000 combattants et 10 000 sympathisants aujourd’hui. De quoi engager une guérilla en Irak et en Syrie. Une stratégie désormais privilégiée par les terroristes : « il est plus efficace pour eux de rester dans cette clandestinité avec un niveau de guérilla qui va perdurer et devenir de plus en plus inquiétant ». Le but est de maintenir l’instabilité et de continuer à recruter et libérer ses cadres emprisonnés. C’est ce qui explique cette offensive sur la prison d’Hassaké qui abrite 4 000 djihadistes. Pour Arthur Quesnay, politologue spécialiste du Levant : « le mouvement est en train de grandir à nouveau et à besoin de libérer les cadres en prison pour remonter en compétences. Si le mouvement est capable de mener cette attaque il est capable d’en mener partout et on s’attend à de nouvelles attaques ». Un signe de l’activité grandissante de l’État islamique. En une semaine, il a revendiqué pas moins de 3 opérations d’envergure en Syrie.

Eric Kuoch 

Ecoutez le reportage d’Eric Kuoch : 

 

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