Shanghai reste confinée suite à la détection de plusieurs milliers de nouvelles contaminations au Covid. La Chine veut tout faire pour éviter une nouvelle propagation du virus dans son centre économique.
« Le variant Omicron est venu complètement chambouler les dispositions des autorités »
Shanghai est toujours sous bulle. Face à la propagation de l’épidémie de coronavirus, et du variant Omicron, les autorités de la ville avaient d’abord décrété un confinement léger. En effet, le temps de tester tout le monde, ces mesures devaient durer 4 jours pour une moitié de la ville puis autant pour la deuxième moitié. Finalement, avec plus de 8000 cas détectés, les mesures ont été renforcées et le cœur économique de la Chine restera à l’arrêt pour une durée indéterminée. Ce confinement est le plus dur depuis celui de Wuhan, il y a 2 ans. Il est hors de question pour la Chine de voir l’épidémie se propager parmi les 26 millions d’habitants de ce véritable centre économique et de transport. Pour éviter de voir Omicron déferler sur le reste du pays, la Chine est prête à tous les sacrifices.
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Ils ont effectivement fermé les magasins, vidé les rues et renforcé les contrôles de police dans chaque quartier. Shanghai a donc des allures de camp retranché dont l’ennemi serait le variant Omicron et sa propagation ultrarapide. Guillaume, un des nombreux expatriés français sur place, témoigne de ce revirement de situation : « ces nouvelles mesures nous ont pris par surprise car la politique zéro Covid était déjà en place. Le variant Omicron est venu complètement chambouler les dispositions des autorités ». Désormais, les habitants ont interdiction de sortir de chez eux et les uniques escapades sont les tests imposés, tous les 2 jours, par les autorités. Guillaume, enseignant, poursuit ses cours à distance et s’inquiète déjà de voir cette situation durer : « on a peur que cela ne dure des mois car au-delà de quelques semaines cette situation ne sera pas supportable ».
Le vaccin chinois, Sinovac, n’est efficace qu’à 35% contre Omicron
En effet, plus le confinement dure, plus l’impact économique et social sera important. Si Shanghai pèse 4% du PIB chinois, le coût de ce confinement n’importe pas car Pékin s’obstine dans sa stratégie zéro Covid. Valérie Niquet, politologue spécialiste de la Chine nous explique les raisons de l’entêtement chinois : « la volonté du discours chinois est d’affirmer qu’ils ont réussi à triompher du Covid. Le gouvernement de Xi Jinping ne veut absolument pas prendre le risque politique d’être responsable d’une nouvelle vague de décès dans le pays ». Il est vrai que Pékin dispose de peu d’armes face au virus. Son vaccin, Sinovac n’est efficace qu’à 35% contre Omicron, et les personnes âgées et les enfants sont peu vaccinés. La seule solution est donc de tout fermer pour ne pas propager le virus. La question est de savoir jusqu’à quand ?
Eric Kuoch
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