La Russie est proche du défaut de paiement, cela paraît inéluctable selon les experts. Au 20ème jour de guerre en Ukraine, le pays doit faire face à plusieurs échéances de paiement de dettes en devises étrangères dès cette semaine. Or ses réserves ont été gelées dans le cadre des sanctions occidentales et un remboursement en roubles équivaudrait à un défaut.
La Russie pourrait atteindre 20 à 30% de récession dans les scénarios les plus dégradés
Moscou ne devrait plus être capable de rembourser sa dette dès cette semaine, même si son taux d’endettement est très faible et que le pays détient des réserves de plus de 600 milliards de dollars. Cela rendrait le pays insolvable et le couperait automatiquement des marchés financiers, mais l’Etat russe pourrait quand même fonctionner. Alexandre Baradez, analyste à IG France indique que « même si la Russie n’a plus accès aux marchés financiers à court terme, elle peut continuer de vendre ses matières premières, pétrole et gaz, à l’étranger – ce qui pour l’instant est toujours le cas -». Le pays bénéficie donc toujours de rentrées d’argent et peut payer ses fonctionnaires, policiers, et militaires.
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En revanche les différentes sanctions occidentales vont impacter la solidité de l’économie russe et dégrader massivement la situation en l’espace de quelques mois, poursuit cet expert : « dans une situation qui resterait en l’état, la Russie afficherait 8% de récession cette année, et les scénarios les plus dégradés, elle pourrait atteindre 20% à 30%, ce qui est absolument gigantesque ». Cela entraînerait un tassement de la consommation de la population, avec une explosion du coût de la vie et des entreprises sans activité. « Certaines continuent à payer les employés », explique Alexandre Baradez, « mais ça ne pourra pas se faire éternellement, il y a donc un risque de faillite pour le pays ». Et la faillite pourrait être totale si jamais la Russie est condamnée à terme à financer la reconstruction de l’Ukraine et rembourser les dégâts de la guerre qui se chiffrent déjà à plus de 100 milliards de dollars.
Emilie Valès
Ecoutez le reportage d’Emilie Valès :
