L’Occident va-t-il imposer de nouvelles sanctions contre la Russie ? Les pays du G7 se retrouvent ce jeudi 24 mars avant un nouveau conseil européen vendredi. Le président américain Joe Biden devrait pousser pour un embargo sur le pétrole et le gaz russes, 2 semaines après pris cette décision pour les Etats-Unis.
Le baril de pétrole pourrait grimper à 150 dollars
Lundi 21 mars, l’Irlande s’est dit ouverte à la possibilité de restrictions visant le secteur de l’énergie, faisant écho à une demande du président ukrainien Volodymyr Zelensky Mais on est loin du consensus entre les pays européens. Jusqu’ici les importations de gaz ou de pétrole ont été épargnées, car cela coûterait cher aux Européens, notamment les Allemands, très dépendants des hydrocarbures russes. Mais que se passerait-il si un embargo était décidé ? Frapper d’embargo le pétrole russe, ce serait pour l’Europe se priver d’un quart de ses importations d’or noir, ce qui ferait encore monter le cours du pétrole et donc les prix à la pompe. Christian Parisot, d’Aurel BGC, une entreprise spécialisée en conseil financier, assure que le baril pourrait très vite grimper à 150 dollars, « face à une incapacité des autres pays à produire plus, et à compenser l’offre russe ». Il y aura donc une flambée des prix du pétrole, et une activité économique contrainte.
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Concernant le gaz, on craint des conséquences funestes à l’hiver 22-23
Sur le gaz, l’impact d’un embargo se ferait surtout sentir à l’hiver prochain. « L’avantage », explique Christian Parisot, « c’est qu’on entre dans une période où on consomme beaucoup moins de gaz, même si le principal risque serait que les Européens n’arrivent pas à reconstituer leurs stocks ». On craint donc surtout les conséquences pour l’hiver prochain, avec une nouvelle flambée des prix du gaz. En cas d’embargo, il faudra certainement aider les ménages et les entreprises et investir dans de nouvelles sources d’approvisionnement et la réponse doit être européenne, selon Eric Heyer économiste à l’OFCE : « soit vous le faites à la façon de la crise sanitaire, c’est-à-dire que vous autorisez tous les pays à faire des plans d’urgence, avec des montants identiques ; soit vous mettez [le plan d’urgence] dans un pot commun ». Quoi qu’il en soit, il faudra donc revoir les règles européennes, donc suspendre à nouveau le pacte de stabilité, ou considérer cette dette comme étant européenne. Cette solidarité enverrait aussi un message fort au Kremlin.
Emilie Valès
Ecoutez le reportage d’Emilie Valès :