La Russie a enregistré hier pour la première fois, plus de 900 décès du Covid-19 en 24 heures, une flambée épidémique exacerbée par une vaccination poussive.
3500 cas ont été enregistrés hier à Moscou et plus de 2000 à Saint-Pétersbourg
Le décompte gouvernemental, qui repose sur une définition très restrictive des décès liés au Covid-19, atteint officiellement plus de 200 000 morts faisant de la Russie le pays le plus endeuillé d’Europe. Afin de préserver une économie fragile, le gouvernement n’a pas introduit depuis le printemps 2020, de mesures fortes à l’échelle nationale comme un confinement pour endiguer la propagation du virus. Cette flambée touche dorénavant tout le pays.
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3500 cas ont été enregistrés hier à Moscou et plus de 2000 à Saint-Pétersbourg. L’épidémie n’épargne aucun territoire dans un pays grand comme 26 fois la France. Même dans les régions plus isolées, les morts se comptent par centaine chaque jour. Julia est enseignante à Ijevsk en Oural, à 1000 km de la capitale et affirme que sa région pourtant peu peuplée, est confrontée à 200 décès par jour à cause du Covid.
Moins de 30% de la population russe est vaccinée
Dans la classe où elle enseigne, 2 élèves ont perdu des proches depuis le début du mois, « à Ijevsk seulement 2 hôpitaux soignent des patients Covid et ils sont pleins à craquer. Pourtant les gens ne se vaccinent pas, ils ont peur. On ne sait pas comment s’en sortir, toutes les régions de Russie sont dans la même situation ». Moins de 30% des Russes sont vaccinés car la population se montre très méfiante à l’égard du sérum Spoutnik V.
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Dans la capitale, ce sont les jeunes qui font de la résistance s’inquiète Emilia, moscovite de 80 ans, « j’ai parlé avec une jeune fille qui m’a dit qu’elle voulait des enfants. Elle a peur que cela ne soit pas possible avec le vaccin Spoutnik V. Il y a des gens qui pensent comme ça et ils ne comprennent pas que la situation est très grave ». C’est une campagne vaccinale plutôt chaotique d’autant que les obligations pour les soignants ou les enseignants diffèrent selon les districts. Le Kremlin, soucieux avant tout de préserver l’économie, considère que c’est aux autorités locales de prendre les décisions.
Rémi Pfister
Ecoutez le reportage de Rémi Pfister :