Jean-Pierre Raffarin était l’invité politique de la matinale de Guillaume Durand ce jeudi 4 mars. L’ancien Premier Ministre a évoqué la condamnation de Nicolas Sarkozy et la gestion de la crise du Covid-19 qui « décidera du sort de la Présidentielle 2022 ».
Nicolas Sarkozy condamné : « C’est à l’ancien président qu’on s’attaque », assure Jean-Pierre Raffarin
Jean-Pierre Raffarin qualifie la condamnation de Nicolas Sarkozy pour corruption de « jugement fragile et peu argumenté ». Selon lui, l’ancien Président de la République « a une défense forte et convaincante » et a fait la preuve de « la profondeur de sa blessure et de sa détermination ». Le principal problème de cette condamnation réside d’après Jean-Pierre Raffarin dans le traitement judiciaire qu’a reçu Nicolas Sarkozy : « il faut traiter le politique comme le citoyen (…) on lui reproche ces actions car il a été Président », hors selon lui la morale ne doit pas être pris en compte « dans la relation entre un blessé et son avocat (…) la justice doit aller chercher des arguments, des faits ».
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Jean-Pierre Raffarin affirme qu’Emmanuel Macron « a raison » de ne pas reconfiner le pays pour faire face au covid-19. L’ancien Premier Ministre étaye son propos en déclarant « il est très important d’avoir une activité économique et de donner la liberté de travailler aux jeunes actifs qui font tourner la France ». Il met également en garde l’exécutif sur l’éventuelle création d’un passeport vaccinal : « on a besoin de tous ces jeunes qui vont travailler et qui ne peuvent pas se faire vacciner. On ne peut pas priver ceux qui sont au travail de toute activité et les exclure de la belle époque que nous pouvons espérer lors de la sortie de crise ».
Guerre d’Algérie : « Une grande partie de l’électorat de droite est pour une repentance réciproque » affirme Jean-Pierre Raffarin
Selon Jean-Pierre Raffarin, le sort de l’élection Présidentielle de 2022 se « décidera sur la sortie de crise pandémique ». L’électorat de droite qui a déjà voté Macron au second tour face à Marine Le Pen en 2017 « va rester avec le Président ou partir » en fonction de l’issue de la crise sanitaire. Il ajoute que « pour que le candidat de droite ait sa chance, il faut que l’électorat rentre à la maison et lâche Macron, ce qui n’est pas envisageable à ce jour ». Au sujet du mode de désignation de ce candidat des Républicains, Jean-Pierre Raffarin, qui a de nombreuses années été une des figures majeures du parti, s’oppose fermement à l’idée d’une primaire « qui est pour l’opposition une arme de destruction massive ». Ainsi, la clé de cette élection sera, selon l’ancien Premier Ministre, la capacité d’un candidat à réunir les droites Orléaniste et Bonapartiste dans un seul et même électorat. Ces deux courants sont actuellement coupés en deux, le premier étant déjà parti chez Macron, l’autre resté chez les Républicains.
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Emmanuel Macron pourrait être en situation de réunir ces deux droites selon Jean-Pierre Raffarin, à condition de bien gérer une crise du Covid-19 plus que périlleuse politiquement. L’ancien Premier Ministre ajoute également que « ce que le Président vient de faire sur l’Algérie ne favorise pas cette perspective de réunion entre Orléaniste et Bonapartiste ». Emmanuel Macron, qui a reconnu le mercredi 3 mars l’assassinat en 1957 du militant du FLN Ali Boumendjel, par l’armée française s’est donc engagé sur le terrain délicat de la mémoire, un sujet qui mobilise l’électorat de droite : « Une grande partie de l’électorat est pour une repentance de manière réciproque sur l’Algérie, car dans une guerre, deux blocs s’opposent. Il faut reconnaître les drames d’un côté comme de l’autre ».
Rémi Monti
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