L’énergie consommée par nos téléphones portables est en augmentation. Nos smartphones étant de plus en plus énergivores, il faut s’attendre à voir cette hausse se répercuter sur le prix de nos abonnements téléphoniques.
Le réseau mobile consomme 2 fois plus que le réseau de téléphonie fixe
La consommation énergétique de nos téléphones est en forte progression. Nos réseaux de télécom représentent 1% de l’électricité consommée en France. Ce chiffre grimpe vite car il augmente de 6% par an. Le total de l’impact carbone des 4 opérateurs français, Orange, SFR, Bouygues Télécom et Free, est de 362 000 tonnes de CO2 émises en un an. Là en revanche, c’est en diminution. Selon une enquête menée par l’Arcep, l’autorité publique chargée du contrôle du secteur des télécoms, il semblerait donc que nos téléphones consomment plus mais polluent moins.
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La baisse des émissions de gaz à effet de serre s’explique par l’optimisation des flottes de véhicules de ces 4 opérateurs, et l’amélioration de l’efficacité énergétique de leurs bâtiments. En revanche, l’impact du réseau télécom augmente. Il est en train d’être déployé, et ses usages s’accroissent. En effet, le réseau mobile consomme deux fois plus que le réseau de téléphonie fixe. Si ce n’est pas surprenant, cela ne va pas aller en s’améliorant puisque le téléphone fixe est plutôt déclinant. Le réseau traditionnel d’internet, le réseau cuivre qui correspond à vos vieilles prises téléphoniques murales, consomme 4 fois plus que la fibre optique. On remarque alors que la modernité a du bon et que la fibre est très économe en énergie.
En plus du produit, on devra payer pour l’énergie que l’on consomme
Il serait tout à fait logique que les résultats de cette étude nous alertent sur une probable hausse des prix. En effet, à partir de 2026, le réseau cuivre a vocation à s’éteindre. On risque donc d’être contraint de passer à la fibre, dont l’abonnement mensuel est 10 à 20 euros plus chers. Les coûts de l’énergie augmentent et explosent depuis cet automne, y compris ceux de l’électricité. Si les opérateurs ne répercutent pas une partie de leur propre facture d’énergie, leur stabilité économique sera difficile à maintenir. En plus de cela, la guerre des prix s’est calmée. On ne voit plus de promotions ultra agressives dans le secteur des télécoms. Le coût moyen des abonnements téléphoniques ou internets en France a déjà très légèrement remonté. À plus long terme dans tous les secteurs, l’impact carbone va être de plus en plus coûteux.
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On devra payer pour compenser ce que l’on consomme, en plus de payer uniquement le produit ou le service lui-même. Déjà lors du lancement de la 5G, on craignait que l’explosion des débits ne fasse flamber la consommation. Les opérateurs ont tout de même quelques marges de manœuvre afin de réduire leur impact environnemental tel que le recyclage, les téléphones reconditionnés ou les téléphones « équitables ». Il y a aussi l’optimisation des réseaux. Malheureusement, cela n’est pas toujours compatible avec les politiques publiques, qui visent à couvrir au maximum les territoires. En effet, couvrir un tout petit village est très coûteux économiquement et environnementalement. Il faut installer un pylône et son antenne, pour 150 000 euros, et payer le coût de la fibre tirée jusqu’à cet endroit. En matière de cohésion sociale, c’est pourtant indispensable.
François Geffrier,
Ecoutez François Geffrier (à partir de 6’10) :