Soldes d’été: pourquoi sont-elles décevantes?

Dave King/ flickr

Les chiffres ne sont pas encore précis puisque les soldes ont seulement démarré le 30 juin, mais la tendance n’est pas très bonne. Selon les distributeurs, la reprise de la consommation qu’ils attendaient lors de la levée du confinement commence à s’essouffler.

Consommateurs : leur soif de consommation déjà étanchée

La première semaine des soldes permet en général de dresser une estimation des ventes, parce que les clients qui recherchent des bonnes affaires se précipitent en boutique. Or, les magasins font grise mine. Cette forme d’attentisme du consommateur peut s’expliquer par plusieurs raisons. Déjà, une soif de consommation s’est exprimée mi-mai quand les boutiques ont pu rouvrir et que le couvre-feu a été repoussé à 21 heures. Fin mai, l’Alliance du commerce, qui regroupe 760 enseignes d’habillement et de chaussures, dont les grands magasins, a affiché un bond de 50% de son chiffre d’affaires par rapport à 2019.

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Les chaussures étaient trop petites, les pantalons troués, les chemises tâchées, il a fallu refaire sa garde-robe. Cet effet rattrapage a toutefois un peu contribué à assécher la demande. De plus, les promotions se sont multipliées dès juin, même si officiellement il n’y avait pas de soldes, car les distributeurs avaient besoin de réduire leurs stocks. Les consommateurs ayant en partie étanché leur soif, les ventes ont recommencé à piquer du nez en juin.

Télétravail et achat en magasin ne font pas bon ménage

Une bonne nouvelle se dégage malgré tout : les Français ont constitué une épargne de précaution et ils auront les moyens de consommer si la mode leur plaît. Cependant, il y a aussi plein de mauvaises nouvelles. Le télétravail n’est pas bon pour les magasins de mode parce que le consommateur a sans doute moins besoin de faire des efforts vestimentaires lorsqu’il travaille de chez lui. Et si le temps passé à la maison augmente, alors les achats sur Internet et dans les centres-commerciaux péri-urbains augmentent eux-aussi, au détriment des commerces de centres-villes. En effet, ces derniers ne peuvent plus profiter du trafic dans les quartiers de bureau. Pour que la situation s’améliore, il faudrait que le prix des mètres carrés baisse, car le revenu par mètre carré de boutique ne cesse de chuter. Or, ce n’est paradoxalement pas le cas puisque les charges augmentent, mais pas les recettes.

David Barroux 

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