Restauration : Les salaires augmentent de 16% et ça va se répercuter sur l’addition

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Les salaires vont augmenter de plus de 16% dans l’hôtellerie et la restauration. Une hausse historique qui pourrait bien donner le ton des discussions salariales en cours dans de nombreux secteurs.

Ce phénomène doit rester circonscrit sous peine d’alimenter un retour de l’inflation

Dans le paysage économique français, les pratiques salariales des hôteliers et des restaurateurs sont plus une exception que la règle. Ce n’est un mystère pour personne, les salariés y sont souvent payés au lance-pierre et les servitudes de leurs emplois sont nombreuses :  travail de nuit, le week-end, fractionnement des journées etc. Une double peine qui explique d’ailleurs la pénurie de main-d’œuvre à laquelle le secteur fait actuellement face. Et que l’on retrouve dans peu de professions à l’exception peut-être des chauffeurs-routiers, autre industrie en manque de bras. Résultat, si un effort salarial important est nécessaire dans ces métiers ne serait-ce que pour renforcer leur attractivité, rien ne justifie qu’il se généralise.

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La pression risque cependant d’être forte. Surtout après une année 2021 historique pour de nombreuses entreprises. Une forme de redistribution est logique. Surtout que nous sortons de plusieurs années de modération salariale dans de nombreux secteurs. Mais elle devra passer pour l’essentiel par des mesures ponctuelles comme des primes par exemple. Quant aux augmentations de salaires, elles ne devront pas aller au-delà de 2% en moyenne. Faire plus serait une double erreur. D’abord, parce que cela dégraderait la compétitivité de notre économie dont le potentiel de croissance reste toujours inférieur à 1,5% en rythme de croisière. Il ne faut pas l’oublier. Ensuite, parce que l’essentiel de ces hausses finiraient par se retrouver dans les prix payés par les consommateurs que nous sommes aussi. Dans la restauration, les additions vont ainsi fatalement augmenter, il ne faut pas se faire d’illusion. Mais ce phénomène doit rester circonscrit sous peine d’alimenter un retour de l’inflation, auquel pas grand monde n’aurait à gagner. A commencer par les salariés les moins bien payés.

François Vidal

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