Ouverture du salon du Bourget : un événement important pour notre souveraineté

C’est une erreur de penser que le salon du Bourget est uniquement un salon pour les mordus d’aviation. Notre souveraineté est en jeu sur l’ancien aéroport de la capitale parisienne.

Si la France et l’Europe veulent rester maîtresses de leur destin, sans totalement dépendre des Américains, il faut que nous produisions nos avions, nos fusées et nos satellites. Si l’Europe est juste un marché, pas un producteur, ou juste un acheteur de produits aéronautiques, elle sera à la merci un jour ou l’autre d’un président Américain comme Trump qui peut décréter qu’il arrête de nous vendre certains produits dont nous ne pourrons pas nous passer.

Le contrôle du ciel et de l’espace : un enjeu géostratégique majeur

Ceux qui contrôlent le ciel aujourd’hui et l’espace demain, ne contrôleront peut-être pas le monde. Ils garderont néanmoins une forme de souveraineté. Le transport aérien c’est stratégique pour notre défense et notre transport. L’espace va nous permettre de surveiller la planète. Avec des satellites, nous communiquons, nous surveillons la pollution, nous luttons contre la cyber-criminalité. Les Américains mettent en avant Elon Musk et Jeff Bezos pour nous faire croire que la nouvelle conquête spatiale est un hobby de milliardaires. En réalité, c’est une question géostratégique majeure.

L’Europe peut-elle se défendre sur ce front ?

L’Europe a incontestablement les compétences technologiques. L’Europe a de l’argent. Mais il lui manque la volonté d’investir dans un secteur que les Européens ne jugent pas forcément prioritaire et aussi la volonté d’unir ses forces. Sans cette union, l’Europe ne pèse pas. L’histoire d’Airbus nous donne une leçon. Né il y a 50 ans, Airbus a permis une avancée commune dans la prochaine génération d’avions de chasse. Cela  prouve que, en se donnant les moyens, les Européens peuvent faire aussi bien que les Américains aujourd’hui et les Chinois demain. Il nous faut plus d’Ariane et d’Airbus. C’est de cela aussi qu’il doit être question au Bourget.

David Barroux

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