Olaf Scholz : Le nouveau chancelier à la tête d’une coalition allemande 

German Ministry of Finance

C’est un passage de témoin à Berlin. Après 16 ans de règne, Angela Merkel quitte la chancellerie aujourd’hui. Elle cède la place au social-démocrate Olaf Scholz et à une coalition réunissant les libéraux, les verts et les sociaux-démocrates. Pour l’Allemagne, c’est une nouvelle ère politique qui s’ouvre. 

Olaf Scholz se pose en héritier de Angela Merkel

Sur le papier, c’est indiscutable. Tout est réuni pour que cette date marque une rupture dans l’histoire allemande. Le départ d’Angela Merkel, devenue avec le temps « Mutti » la Mère de la Nation, marque le retour du SPD sur le devant de la scène après une décennie de purgatoire et l’arrivée au pouvoir d’une alliance à trois complètement inédite. Chacun de ces éléments à lui seul suffirait à changer la donne. Et pourtant le mandat implicite reçu par ce nouveau gouvernement est de s’inscrire dans la continuité de l’action menée ces dernières années. Une action synonyme de prospérité économique et de rayonnement de l’Allemagne. Olaf Scholz l’a bien compris et s’est dit prêt pendant la campagne, à être « chancelier ». Et donc à se poser en héritier de Merkel.

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La coalition tricolore s’est tout de même engagée sur un ambitieux programme d’investissement. Ce qu’Angela Merkel n’a jamais fait. Les Allemands savent bien que le maintien de leur leadership industriel passe par une phase d’investissements massifs. Après avoir surfé sur le tandem compétitivité économique et excellence de ses produits symbolisés par l’insolente réussite de sa filière automobile, le pays a devant lui deux nouveaux défis : la mise à niveau de ses infrastructures notamment technologiques et l’abandon du charbon comme source d’énergie d’ici à 2030. Mais pas question pour autant de renoncer aux principes de bonne gestion des gouvernements Merkel. La présence de Christian Lindner aux Finances, patron du parti libéral et apôtre de la rigueur budgétaire, en témoigne. Tout cela se fera en bon ordre. Les alliés européens de l’Allemagne, à Paris et ailleurs, feraient bien de s’en convaincre, eux qui veulent croire que le départ d’Angela Merkel rimera avec desserrement des contraintes budgétaires en Europe.

François Vidal 

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