Ce qui vient de s’ouvrir à Santiago, c’est un peu le Davos du lithium. Tous les grands acteurs mondiaux de ce métal qui est devenu stratégique se retrouvent pour préparer l’avenir d’un métal qu’on a rebaptisé le nouvel or blanc. Pour certains, le lithium c’est le pétrole de demain. Un minerai absolument essentiel dont le prix est passé de moins de 2.000 dollars la tonne en 2006 à plus de 15.000 aujourd’hui. Et justement près des trois-quarts des réserves mondiales du lithium se trouvent dans un triangle d’or sud-américain, entre le Chili, l’Argentine et la Bolivie.
Pourquoi la valeur de ce métal flambe ?
Pendant longtemps, le lithium n’intéressait pas grand monde. On s’en servait un peu en pharmacie pour lutter contre des troubles psychologiques. C’était un métal parmi d’autres mais c’est devenu un composant absolument stratégique parce qu’on a besoin de lithium pour fabriquer des batteries. Et des batteries on en a de plus en plus et elles sont de plus en plus grosses. Dans tous nos smartphones il y a entre 2 et 3 grammes de lithium. Et dans une batterie de voiture électrique, il y en a 10.000 fois plus. On écoule tous les ans déjà un petit milliard de smartphones et on sait que la voiture électrique va finir par décoller. Quand on en vendra des dizaines de millions par an, il faudra que la production de lithium suive. Surtout que le lithium qui a la particularité d’être très léger est aussi utilisé en alliage dans les avions et les TGV.
A qui va profiter ce boom attendu du lithium ?
Pour l’instant il y a encore beaucoup de volatilité dans les cours qui peuvent grimper une année et rechuter la suivante. Mais à termes, si la demande est bien au rendez-vous, les prix vont se stabiliser relativement haut parce que la matière première n’est disponible qu’en quantité limitée. On estime que le lithium ne représente que 0,0007% de la croûte terrestre et le lithium ne sera pas facile à extraire partout. Ceux qui vont devenir les nouveaux émirats devraient être les pays d’Amérique du Sud car ils ont des réserves relativement faciles à exploiter. Eux vont gagner de l’argent en vendant la matière première mais derrière il faut remonter dans la chaîne de valeur en étant capable d’exploiter et de transformer cet or blanc. Les industriels chinois, australiens, américains mais aussi le français Eramet veulent leur part de ce nouveau gâteau qui s’annonce gros et profitable. Vous n’avez pas fini d’entendre parler du lithium.
David Barroux