La guerre en Ukraine peut-elle casser la croissance économique européenne ?

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Plongeon des marchés financiers, flambée des prix des matières premières, inquiétude sur l’approvisionnement en gaz de l’Europe… Au-delà de son impact géopolitique, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a déjà eu des conséquences importantes sur la sphère économique. 

40% du gaz utilisé en Europe provient de Russie

Il y a 48 heures encore, tout le monde pensait que la crise ukrainienne se traduirait par des tensions passagères sur les marchés et sur l’économie. Ce matin, plus personne ne croit à cette hypothèse.  Nous avons basculé sans préavis dans un scénario beaucoup plus sombre dans lequel l’agression russe sur l’Ukraine provoque une onde de choc de grande ampleur sur l’économie européenne. Et cela pour trois raisons. Déjà parce qu’elle crée une incertitude sur l’avenir, peu propice à l’investissement des entreprises et à une consommation débridée. Deuxièmement, parce qu’elle aura forcément un fort impact sur notre facture énergétique, voire sur la sécurité de nos approvisionnements car 40% du gaz utilisé en Europe provient de Russie. Enfin, parce que cette hausse du prix des hydrocarbures et de nombreuses autres matières premières, comme le blé et l’aluminium par exemple, va doper l’inflation. En clair, l’économie européenne risque de caler et de se retrouver prise au piège de l’inflation. Ce phénomène porte un nom, il s’appelle la stagflation.

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C’est une nouvelle épreuve qui attend Christine Lagarde et l’ensemble de l’économie européenne

La BCE peut-elle faire quelque chose pour éviter ce scénario noir ? Face à une secousse de cette nature, elle ne pourra pas faire de miracles. Une banque centrale n’a pas le pouvoir de faire baisser les cours du pétrole ou du blé. Mais elle peut tout de même amortir le choc. Face au risque de récession que fait peser le conflit, elle doit de nouveau agir pour soutenir la croissance. En commençant par marquer une pause dans le resserrement de sa politique monétaire. Plus question de relever les taux d’intérêt, voire de mettre un terme à ses programmes de rachat d’actifs. Deux ans presque jour pour jour après la tempête du Covid, c’est une nouvelle épreuve qui attend Christine Lagarde et surtout l’ensemble de l’économie européenne.

François Vidal 

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