Le gouvernement est sur le point de présenter son projet de loi « pouvoir d’achat ». Ce texte est primordial au regard de la crise inflationniste que traverse le pays mais ne doit pas faire oublier le coût des mesures prévues qui peut s’avérer risqué pour l’économie du pays.
Les débats parlementaires vont être l’occasion d’une vaste surenchère
Les Echos dévoilent ce matin du 27 juin les grandes lignes du projet de loi « pouvoir d’achat » que le gouvernement est en train de finaliser. Ce texte est très attendu et devrait donner lieu à des débats très vifs à l’Assemblée nationale. D’autant qu’il ne compense pas intégralement l’impact de l’inflation. En effet, si l’on cumule les mesures qui seront annoncées dans les prochains jours et celles prises jusque-là, comme le bouclier tarifaire ou la ristourne à la pompe, le recul du pouvoir d’achat des Français devrait se limiter à 1% sur l’année en cours, selon l’INSEE. Alors, s’il est vrai que ce repli serait une première depuis 2013, son très faible niveau constituerait une véritable performance quand on sait que l’envolée des prix devrait tutoyer les 7% à la rentrée. L’effort national s’annonce ainsi considérable. Il est donc important de l’avoir en tête car les débats parlementaires vont être l’occasion d’une vaste surenchère.
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On aurait tort de chercher à effacer l’impact de la hausse des prix pour tous et de manière indifférenciée
En effet, du SMIC à 1 500 euros, à la réduction des taxes sur le carburant, en passant par une hausse de 10% du point d’indice des fonctionnaires, les propositions avancées par les groupes d’opposition s’annoncent coûteuses. Ce coût est donc risqué pour notre économie. En réalité, les oppositions proposent un nouveau « quoi qu’il en coûte » pour lutter contre l’inflation. Plafonner les taxes sur les carburants comme le suggèrent Les Républicains par exemple coûterait 10 milliards d’euros au bas mot. Pas sûr que l’Etat, dont les comptes sont largement dans le rouge, en ait les moyens au moment où les taux d’intérêt remontent. De la même manière, un relèvement massif du SMIC pourrait être dévastateur pour la compétitivité de nombreuses entreprises, en particulier pour les plus petites. Alors bien sûr, les Français ne sont pas tous égaux face à l’inflation. Il faudra donc sans doute ajuster les mesures envisagées par le gouvernement pour tenir compte de ces différences. On aurait effectivement tort de chercher à effacer l’impact de la hausse des prix pour tous et de manière indifférenciée.
François Vidal
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