L’indice de référence du prix des loyers a augmenté de 2,5% au dernier trimestre. Cette inflation sur le logement touche 40% des ménages français et force l’Etat à considérer la possibilité d’un gel des loyers.
On peut s’attendre à une hausse des loyers de plus de 5%
Un nouveau front vient de s’ouvrir dans le combat contre l’inflation. Il concerne les loyers, dont l’indice de référence a augmenté de près de 2,5% au premier trimestre. Ainsi, les appels au gel des loyers se multiplient pour protéger le pouvoir d’achat des ménages. C’est un dossier potentiellement explosif qui illustre bien la complexité de la période que nous vivons. Après l’envolée du prix des carburants et la valse des étiquettes dans les supermarchés, l’inflation s’attaque au logement, le premier poste de dépenses des ménages.
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Cela ne concerne pas tous les ménages mais reste préoccupant pour un bon nombre de la population. Si 60% des Français sont propriétaires, le reste, sans doutes les plus fragiles, risque de voir leurs mensualités augmenter. En effet, si rien n’est fait, on peut s’attendre à une hausse des loyers de plus de 5% sur l’année. Il est donc difficile dans ces conditions pour le gouvernement de ne pas faire un geste. Cela serait même politiquement impossible. D’autant qu’un projet de loi sur le pouvoir d’achat et en préparation et devrait être présenté au Parlement dans la foulée des législatives.
Il n’est pas normal que l’Etat prenne à sa charge les aléas de la vie économique
Selon les associations de locataires, Bercy aurait d’ailleurs réservé un accueil plutôt favorable à leurs demandes. A vrai dire ce n’est pas très étonnant car cela devrait sur le papier ne rien coûter au gouvernement. Théoriquement, le manque à gagner est pour les seuls bailleurs. Le problème, c’est que ces derniers sont eux aussi victimes de l’inflation. Ils sont exposés à la hausse de leurs charges courantes et aux obligations de rénovation énergétique de plus en plus strictes. Ainsi, dans un tel scénario, les propriétaires loueurs ont déjà fait savoir qu’ils demanderaient à obtenir une compensation. Cela changerait la donne car si le gouvernement mettait la main à la poche de manière indifférenciée, ce serait un pas de plus vers un « quoi qu’il en coûte » permanent. Il deviendrait alors normal que l’Etat prenne à sa charge les aléas de la vie économique. Il serait une forme d’assureur de dernier ressort financé à crédit.
François Vidal
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