Faire le plein n’a jamais coûté aussi cher. Pour la première fois, le litre de gazole a dépassé la barre des 1,60 euro la semaine dernière. En plein débat sur la nécessaire défense du pouvoir d’achat, c’est un nouveau défi qui se présente pour le gouvernement.
Bercy étudie la possibilité de reprendre la proposition de Valérie Pécresse concernant le forfait kilométrique
C’est un défi et plus probablement un piège car l’attente est très grande. Si l’exécutif a été capable de débloquer une quinzaine de milliards pour plafonner le prix de l’électricité, pourquoi ne ferait-il pas de même pour limiter les effets de la hausse des cours du brut ? Six mois à peine après la fin du « quoi qu’il en coûte », la question peut paraître presque logique. Comme s’il était devenu normal que l’Etat nous protège contre tout ce qui pourrait venir amputer notre pouvoir d’achat, y compris des facteurs sur lesquels il n’a aucune prise comme les volumes de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole en l’occurrence. Or une telle garantie serait économiquement plus que discutable et surtout financièrement ruineuse. Puisqu’une baisse quasi-symbolique de 10 centimes du prix à la pompe coûterait aux finances publiques la bagatelle de 5 milliards d’euros.
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Mais à un peu plus de deux mois de la présidentielle, le gouvernement peut difficilement rester l’arme au pied. D’autant que tout le monde a en mémoire la crise des Gilets jaunes déclenchée par la flambée des prix à la pompe. Bruno Le Maire a d’ailleurs indiqué vendredi 21 janvier, que de nouvelles mesures n’étaient pas exclues. Bercy étudie notamment la possibilité de reprendre à son compte la proposition de Valérie Pécresse d’un relèvement du barème fiscal du forfait kilométrique afin de limiter la facture pour les Français qui utilisent leur voiture pour aller travailler. Il pourrait aussi aller plus loin en augmentant le « chèque inflation » de 100 euros annoncé à l‘automne et dont l’objectif – on l’a oublié – était déjà de compenser la flambée des prix de l’énergie. En clair, le gouvernement réfléchit à des mesures ciblées et pas trop coûteuses. Toute la difficulté des prochains jours sera de les « vendre » à l’opinion publique sous le feu roulant des critiques des candidats à l’Elysée.
François Vidal