Guerre en Ukraine : Pourquoi il ne faut pas renouer avec le « quoi qu’il en coûte »

Face à la flambée des prix de l’énergie, Emmanuel Macron a annoncé le 7 mars une nouvelle mesure d’aide sur l’essence qui viendra s’ajouter au prolongement du gel du prix du gaz. Une mesure bienvenue pour les ménages mais qui ne suffira pas à amortir le choc de la guerre en Ukraine sur l’économie.

L’inflation des factures énergétiques touche de nombreux secteurs

Limiter l’impact économique de l’envolée du prix des hydrocarbures est évidemment une priorité, personne n’en doute. Au-delà des ménages, il va falloir aussi trouver les moyens de voler au secours des routiers, des agriculteurs, des pêcheurs et de tous ces secteurs frappés de plein fouet par l’inflation de leur facture énergétique. Le gouvernement dit y travailler dans le cadre de son plan de résilience et c’est une bonne chose. Mais il n’y a pas que le gaz ou le pétrole qui posent problème dans l’économie percutée par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il y a aussi les ruptures d’approvisionnement de toutes sortes qui se font déjà sentir dans la filière automobile par exemple ou la sous-activité induite par la disparition de certains acheteurs, comme dans le tourisme.

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Le patronat plaide pour le recours au chômage partiel pris en charge par l’Etat

C’est pour cette raison que les représentants du patronat ont demandé hier à Jean Castex, que le plan de résilience prévoie le recours au chômage partiel dans les entreprises concernées. Ils veulent que l’on réactive le mécanisme mis en place au plus fort de la crise sanitaire, qui prévoyait une prise en charge par l’Etat du chômage partiel. L’idée a du sens dans la mesure où il vaut toujours mieux, pour la collectivité, protéger l’emploi pendant les périodes exceptionnelles. La force du rebond post-Covid de la croissance et les chiffres du chômage en témoignent. Mais attention à ne pas renouer avec le « quoi qu’il en coûte ». L’Etat n’en a pas les moyens et surtout, rien ne le justifierait. Il faudra donc définir des critères très stricts afin de ne pas confondre les entreprises victimes directes du conflit et celles, beaucoup plus nombreuses, qui seront frappées par l’inévitable ralentissement de l’activité économique qui nous guette.

François Vidal 

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