L’inflation continue de battre des records en zone euro avec un +5,8% en février et cela risque de durer.
L’inflation pourrait se maintenir à 5% toute l’année
La situation va durer parce qu’il n’y aura pas de pause des prix de l’énergie. Au contraire, le conflit ukrainien a fait grimper les cours du pétrole à 113 dollars hier, comme ceux du gaz. Le mégawattheure revient quant à lui, à 195 euros, c’est du jamais vu. Et l’Opep, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole ne fait rien pour calmer les marchés. C’est un record également pour l’aluminium ou le nickel, sans oublier le blé et le maïs. On a ainsi une inflation qui s’étend à l’alimentation et aux biens industriels et qui pourrait se maintenir à 5% toute l’année. C’est un vrai casse-tête pour la BCE qui se réunit la semaine prochaine et pour tous les gouvernements. La France se distingue un peu, grâce au gel des tarifs du gaz et de l’électricité. L’inflation demeure ainsi plus proche de 3% contre 7% en Espagne par exemple. Mais le gouvernement s’inquiète du prix des carburants : le seuil symbolique des 2 euros le litre en moyenne, pourrait être atteint dans les prochaines semaines pour l’essence.
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Et puis il y a surtout les entreprises, qui subissent à la fois l’envolée des prix et qui craignent des pénuries. C’est l’objet du plan de résilience promis à nouveau hier soir, par Emmanuel Macron. Les industriels les plus exposés à la crise sont venus à Bercy pour lister leurs difficultés. Les secteurs de l’aéronautique, de l’automobile et de l’agroalimentaire étaient en tête. En Allemagne, BMW et Volkswagen vont mettre des usines à l’arrêt faute de pièces venant d’Ukraine. Dans l’Hexagone, on redoute surtout l’inflation des coûts. Car pour les industriels, les prix ne sont pas gelés. Rien que pour le gaz, au tarif actuel, il en coûterait 5 milliards de plus à l’appareil productif cette année. Certains réduisent déjà la voilure car produire coûte trop cher. Le gouvernement devrait dès lors, lâcher des aides aux entreprises les plus gourmandes en énergie comme c’est le cas dans l’acier, le verre, le ciment ou encore les engrais. Une chose est sûre, le prix économique de la guerre sera élevé.
Etienne Lefebvre