L’Europe va annoncer, le 4 mai, de nouvelles sanctions contre l’Etat russe. Malgré les nombreuses dispositions misent en œuvre par l’Union européenne pour ralentir l’économie en Russie, les résultats tardent à se voir.
La valeur de la monnaie russe a dépassé son niveau d’avant-guerre
Ce 4 mai, l’Europe devrait annoncer une nouvelle vague de sanctions contre la Russie. C’est la sixième depuis le début du conflit ukrainien. On peut donc faire un premier bilan de l’impact de ces mesures sur l’économie russe et se demander si la principale arme des Européens contre Vladimir Poutine est efficace. Pour le moment les résultats ne sont pas très évidents. Alors bien sûr, l’économie russe est sévèrement ébranlée par les mesures prises depuis février. Elle devrait se contracter de 8 à 10% cette année et l’inflation devrait y dépasser les 20%.
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On reste tout de même loin de l’effondrement espéré par les Occidentaux. L’indicateur de la valeur du rouble témoigne de la bonne tenue de l’économie russe. En chute libre en début de conflit, la monnaie du Kremlin a récemment dépassé son niveau d’avant-guerre. Elle s’est même appréciée de 15% par rapport à l’euro. Ce n’est pas le niveau des taux d’intérêt qui explique cette remontada, puisque la Banque de Russie, qui les avait portés à 20% en février les a ramenés à 14% récemment.
Si l’on continue à leur acheter du gaz et du pétrole, l’économie russe ne s’effondrera pas
Ainsi les sanctions européennes et américaines, qui devaient mettre l’économie russe à genoux n’ont pour l’instant pas servi à grand-chose mais vont frapper le pays dans quelques temps. En effet, les mois qui viennent s’annoncent difficiles pour les ménages russes. L’inflation, le départ des entreprises occidentales et les embargos sur certaines pièces ou matériaux vont avoir de lourdes conséquences sur le quotidien des habitants. Pourtant, si l’on en reste là, l’économie russe ne s’effondrera pas. D’abord, parce que la banque centrale a mis en place un système très efficace pour éviter la fuite des capitaux. Ensuite et surtout, parce que des capitaux en euro et en dollars entrent dans le pays, entre 500 millions et un milliard tous les jours de capitaux. C’est évidemment le fruit de la vente du gaz et du pétrole pompé en Sibérie et exportés vers l’Europe principalement. Tant que nous couperons pas cette ligne de vie, l’économie russe restera debout.
François Vidal