Guerre en Ukraine : Faut-il craindre une pénurie d’huile de tournesol ?

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C’est l’une des conséquences de ce conflit : la panique a gagné le marché des matières premières, provoquant une flambée des cours des céréales mais aussi des oléagineux.

L’Ukraine à elle seule assure la moitié des exportations mondiales d’huile

Les prix vont augmenter sur certains produits mais on craint aussi des pénuries et c’est sur l’huile de tournesol que pèse le plus grand danger car la Russie et l’Ukraine ont une position dominante dans la filière. L’Ukraine à elle seule assure la moitié des exportations mondiales d’huile. Il existe une vraie dépendance des industries agroalimentaires européennes à ces importations d’huile de tournesol que l’on utilise dans bon nombre de nos aliments. L’Ukraine est célèbre pour ses champs de tournesols à perte de vue mais avec le conflit, c’est toute la filière qui est à l’arrêt jusqu’au transport. Selon Sébastien Poncelet expert au sein du cabinet spécialisé Agritel : « les usines qui écrasent les graines des tournesols pour en faire de l’huile sont fermées, comme toutes les activités économiques en Ukraine. On va perdre entre 35 et 40% de nos rentrées d’huile de tournesol dans l’Union européenne ».

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Il n’est pas si facile de trouver des solutions alternatives avec d’autres huiles : « ça n’est pas si simple dans l’agroalimentaire de faire des changements de process et de recettes. L’autre problématique est que les autres huiles ne sont pas beaucoup disponibles non plus puisque l’on connaît depuis un an des faibles stocks sur l’huile de palme et de soja ». Alors comment s’approvisionner et surtout à quel prix, s’interroge Julie Gérard, co-fondatrice du fabricant de chips So chips : « l’huile de tournesol est une huile que l’on utilise principalement et donc il y a cette inquiétude de savoir si la hausse des prix va se maintenir. Les dernières transactions se sont faites entre 3 500 et 5 000 euros les 1 000 litres. En 2021, cela s’élevait à 1 100 euros donc ca va être compliqué ». Cela va aussi impacter les éleveurs de volailles et de porcs notamment, qui nourrissent en partie leurs animaux avec du tournesol.

Emilie Valès

Ecoutez le reportage d’Emilie Valès :

 

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