Emmanuel Macron : Mission accomplie, la France quitte la présidence de l’UE

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Depuis 6 mois, la France assurait la présidence du Conseil de l’Union européenne. L’occasion de tirer un bilan très positif de la gérance européenne d’Emmanuel Macron dans une période cruciale pour la cohésion de l’Union. Il semblerait toutefois que le président de la République ait laissé des plumes au niveau national tant il a eu fort à faire avec la gestion du conflit ukrainien.

L’Europe est capable de faire des pas de géant quand elle est mise sous pression par un grand pays

La présidence française de l’Union européenne prend fin ce 30 juin à minuit. On peut alors tirer un bilan très positif de ce semestre, pour lequel Emmanuel Macron affichait de grandes ambitions et qui aura été percuté par l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Il s’en est pourtant fallu de peu que la présidence française ne se termine par un échec. Mais l’approbation in extremis dans la nuit du 28 au 29 juin de mesures-clés pour le climat, comme la fin des moteurs thermiques en 2035 ou la taxe carbone aux frontières, ont parachevé le succès d’un semestre marathon. Entre la régulation du numérique, le salaire minimum et la représentation des femmes dans les conseils d’administration, les avancées ont été nombreuses, y compris sur des sujets grand public comme le chargeur universel pour les téléphones mobiles. Finalement, la quasi-totalité de l’agenda a pu être déroulée. Une preuve que quand elle est mise sous pression par un grand pays, l’Europe est capable de faire des pas de géant.

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L’éloignement d’Emmanuel Macron de la scène française aura sans doute contribué à l’échec de son camp aux législatives

Paradoxalement, la présidence française aura bénéficié, si l’on ose dire, du contexte créé par le conflit ukrainien. En effet, l’agression de l’Ukraine a conduit les 27 à resserrer les rangs face au Kremlin. Tout à coup, la volonté de la France de renforcer la souveraineté stratégique de l’Union a pris tout son sens. Cela a donc déclenché les initiatives lancées ces derniers mois sur la défense européenne mais également l’intensification des efforts sur le climat pour réduire la dépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Pourtant ces nombreux succès engrangés par l’Elysée auront eu un prix pour Emmanuel Macron. Une forme d’éloignement de la scène française qui aura sans doute contribué à l’échec de son camp aux législatives. La nouvelle donne politique qui en résulte va l’obliger à changer radicalement de gouvernance s’il veut continuer à réformer le pays. L’occasion pour lui de mettre à profit l’expérience acquise ces derniers mois sur le front européen en matière de construction de consensus et d’alliances à géométrie variable.

François Vidal 

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