Dassault Systèmes dépense presque 6 milliards dans un rachat et cela nous concerne tous

En France, on connaît Dassault à cause du Rafale et des Falcon. Ce que l’on sait moins c’est que dans les années 80 des ingénieurs de Dassault qui avaient mis au point les logiciels pour dessiner sur ordinateur les avions ont eu l’idée de créer une entreprise indépendante. Un éditeur de logiciels qui proposerait ses services à Dassault mais aussi au reste de l’industrie. Cela devait permettre de mutualiser une partie des coûts et de gagner de l’argent en vendant son savoir-faire digital. Et ça a merveilleusement bien marché puisque l’entreprise Dassault Systèmes est devenue de très loin le premier éditeur de logiciels français et le numéro deux en Europe.

Pourquoi font-ils aujourd’hui une acquisition aussi coûteuse ?

C’est pour accélérer sa croissance en devenant un acteur majeur du monde médical et pharmaceutique que Dassault Systèmes casse sa tirelire en rachetant l’Américain Medidata. Au départ, l’éditeur de logiciels a vendu son fameux programme Catia aux autres constructeurs aéronautiques. Ensuite l’automobile s’est intéressée à la maquette 3D. Et progressivement le groupe a conquis plein de nouveaux secteurs. Dans la gestion des villes, la conception des usines, l’architecture, la grande consommation… tout le monde a envie de pouvoir tester en virtuel la fabrication et le look final d’un produit et c’est ce service qu’apporte le groupe.

Mais pourquoi aller aujourd’hui dans le monde médical ?

Le digital et la modélisation 3D c’est utile dans tous les secteurs. Dans la santé, avec la 3D on règle mieux les problèmes chimiques comme mécaniques. Mais dans la santé pour innover il faut aussi faire des tests et recueillir des tonnes de données et être capable de les traiter et de les interpréter. Avec cette acquisition, Dassault veut devenir un groupe de solutions digitales qui peut répondre à tous les besoins des groupes pharmaceutiques qui veulent innover plus vite et en maîtrisant leurs coûts. Cela peut nous paraître loin mais si ce pari réussit ça veut dire qu’on aura plus vite demain des médicaments plus innovants et qu’on pourra aller aussi vers une médecine de plus plus personnalisée avec des médicaments qui seront un jour faits sur-mesure pour chacun d’entre nous.

David Barroux

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