Covid-19 : La Cour des comptes épingle la France en pleine campagne présidentielle

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La France est l’un des pays de la zone euro dont la situation des finances publiques est la plus dégradée. C’est le constat très alarmant qu’a dressé le 16 février la Cour des comptes dans son rapport annuel. Un pavé dans la mare en pleine campagne présidentielle.

La France a augmenté son train de vie pendant la crise du Covid

C’est un exercice de salubrité publique, car même si après deux ans de pandémie personne n’a envie d’écouter les Cassandre, il faut absolument jeter un œil sur les travaux de la Cour des comptes. Pas tellement pour la photographie que les Sages offrent de l’endettement du pays ou de son déficit public en ce début 2022. Le niveau atteint par ces deux indicateurs est préoccupant c’est sûr, mais il porte la trace du « quoi qu’il en coûte ». Et ça, même les très rigoristes auditeurs de la rue Cambon ne le remettent pas en cause. Le principal enseignement de ce rapport est qu’il montre à quel point la France a augmenté son train de vie pendant la crise du Covid. A coups de nouvelles dépenses pérennes, comme le « Ségur de la santé » et de suppressions de recettes, liées à des baisses d’impôt tout aussi récurrentes, on a créé les conditions d’un creusement durable des déficits.

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Un programme d’économie permettrait de retrouver une trajectoire aboutissant à 3% de déficit d’ici à 2027

C’est ce qui conduit la Cour des comptes à réclamer un programme d’économies supplémentaires de 9 milliards d’euros par an. Un effort qui peut paraître colossal, voire décalé si on le met en regard des coûteuses promesses des candidats à la présidentielle. Mais en réalité, ce programme serait un minima. Il nous permettrait simplement de retrouver une trajectoire aboutissant à 3% de déficit d’ici à 2027. En clair, il corrigerait les dérives des seules dernières années. Alors je sais bien que l’on vit aujourd’hui à Paris dans l’illusion d’un grand soir des règles budgétaires de la zone euro faisant sauter le seuil des 3% et justifiant par avance de nouvelles dépenses. Mais cette vision est loin d’être partagée par nos partenaires qui sont prêts à aménager les règles communes pour financer la transition énergétique, pas nos boîtes de Doliprane. Il serait bon de s’en convaincre avant d’être rattrapé par notre vulnérabilité financière.

François Vidal

 

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