Avant l’ouverture du 53ème Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace du Bourget, l’inquiétude régnait : baisse des commandes, accidents à répétition du Boeing 737 Max, montée des tensions géopolitiques et du prix du pétrole. Que peut-on conclure des journées professionnelles du Bourget ?
Un bilan business positif pour le salon aéronautique
Le Salon du Bourget s’est très bien terminé. Airbus et Boeing ont engrangé plus de 650 commandes. Un chiffre en baisse par rapport aux (environ) 900 commandes d’il y a deux ans, mais qui dépasse les attentes, signe que les compagnies ne sont pas frileuses.
Les bénéfices du Salon professionnel du Bourget
Dans le secteur de la défense, Français, Allemands et Espagnols ont démontré qu’ils étaient prêts à travailler ensemble pour réaliser la future génération de chasseurs.
En ce qui concerne les moteurs, Safran et son partenaire GE ont réalisé plus de 1.000 commandes de moteurs en trois jours.
Concernant les constructeur, d’un côté, Airbus a réussi un très bon lancement pour son nouveau A321 XLR. De l’autre, Boeing – qui a certes reçu presque 100 commandes de moins que son rival européen – a enregistré une sacrée victoire : British Airways a commandé 200 nouveaux 737 Max, un avion qui pour l’instant est encore interdit de vol. C’est une sacrée preuve de confiance.
Conclusion et enseignements de ce salon
Premier constat : l’aérien et l’espace restent des marchés très porteurs. Même si, dit-on, certains ne veulent pas prendre l’avion de peur de polluer, ils restent minoritaires.
Deuxième constat : le marché civil se développe mais les exigences du client évolue : plus de confort – sans pouvoir se payer la business class – et surtout des liaisons directes.
Cela explique la grande réussite de l’A321XLR d’Airbus, un monocouloir, un avion qui ne transporte que 226 passagers au maximum. C’est un avion très différent de l’A380 qui n’a pas rencontré le succès. L’A321XLR transporte moins de monde et sera moins confortable.
Cet avion a néanmoins d’autres atouts : il peut voler dix heures et donc contribuer à relier entre elles de nombreuses villes différentes. Le passage par Paris ou d’autres gros aéroports ne sera, par conséquent, de moins en moins obligatoire. Autre atout : c’est un avion économe qui va permettre aux compagnies low cost, aujourd’hui très intra-européennes, asiatiques ou américaines, de proposer des vols plus longs.
Entre la baisse des commandes, les accidents à répétition du Boeing 737 Max et de la montée des tensions géopolitiques et du prix du pétrole… Tout le monde était inquiet avant l’ouverture du Salon… @DavidBarroux
#ClassiqueMatin https://t.co/IGKjYczbyh pic.twitter.com/XYOutow8wj— ? Radio Classique ?️ (@radioclassique) 21 juin 2019
David Barroux