Le réchauffement climatique et les vagues de chaleur semblent directement impacter l’économie française. Santé Publique France estime que les canicules auraient couté à l’Etat plus de 30 milliards d’euros. Pourtant, les solutions sont nombreuses afin de s’adapter et d’empêcher la perte de productivité des entreprises.
Le surcoût des canicules est estimé entre 25 et 37 milliards d’euros
La France est frappée cette semaine par une nouvelle vague de chaleur. Le mercure devrait atteindre les 40 degrés à Paris, le 18 juillet, pour la journée la plus chaude de cette séquence caniculaire. Chose inédite, la chaleur a même frappé notre territoire, dès juin et mai. Si c’est un signe du changement climatique et avant coureur de températures de plus en plus chaudes, pour les prochaines années, cela n’est pas sans conséquence directe sur les cultures, les entreprises et donc l’économie. En effet, lors des précédentes canicules, notamment en 2003 ou encore en 2019, on a pu observer en Europe des baisses de croissance de 0,3 à 0,5% du PIB. Le principal impact correspond aux dépenses de santé. Entre 2015 et 2020, Santé Publique France estime le surcoût des canicules entre 25 et 37 milliards d’euros. Ainsi, c’est un véritable fardeau pour les ménages.
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« Il faut commencer par désimperméabiliser les écoles ou végétaliser les villes »
L’économiste Olivier Chanel nous énumère les différentes conséquences de la canicule sur l’économie française : « il y a des effets sur le tourisme car les vacanciers évitent certaines activités qui ne sont pas proches d’un point de rafraichissement. Au travail également, on constate une baisse de productivité des employés ». Cette perte de productivité de 6 à 40% selon, si on travaille dans des bureaux ou sur les chantiers, s’ajoute aux dégâts sur les cultures. Lors de la canicule 2019, la production de maïs a baissé de 9% et celle du blé de 10%. Face à cette situation, la seule solution est de s’adapter comme l’explique Guillaume Dolques, de l’Institut d’économie pour le climat. Cela passe par une série de mesures simples et urgentes, dont le coût est estimé à 2, 3 milliards d’euros : « il y a 18 mesures budgétaires qui pourraient être mises en œuvre dès l’année prochaine. Il faut commencer par désimperméabiliser les écoles ou végétaliser les villes. Le coût de l’adaptation au changement climatique sera toujours moins cher que le coût de l’inaction ». En effet, cette inaction pourrait coûter cher. Selon la CDP, une organisation internationale à but non lucratif, les risques, rien que pour 200 des plus grandes entreprises au monde, seraient évalués à 1000 milliards de dollars, d’ici 2025.
Eric Kuoch
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