Au printemps le chômage a une nouvelle fois baissé de 1%. C’est une très bonne nouvelle, au vu de la conjoncture économique actuelle car si un coup d’arrêt de l’activité est prévu, l’Etat dispose d’armes pour influencer le marché de l’emploi.
L’INSEE prévoit 7% de chômage d’ici la fin de l’année
Le chômage a encore reculé de près de 1% au printemps. Après plusieurs trimestres de forte diminution, le marché du travail continue de résister à la montée des incertitudes économiques. Avant de se demander si cette tendance peut durer, il faut déjà se féliciter de ce nouveau repli. Alors, bien sûr, la décrue ralentit nettement, puisqu’on est passé d’un rythme de baisse du nombre des chômeurs de 5 % par trimestre depuis un an environ à un modeste 1% entre avril et juin. C’est le signe que le marché de l’emploi est clairement en train d’atterrir. Mais cette très bonne résistance face à un environnement macro-économique de plus en plus dégradé, témoigne aussi d’un phénomène nouveau en France. En effet, les entreprises continuent à créer des jobs même quand le temps se couvre. C’est notamment pour cette raison que l’INSEE table sur une poursuite du recul, de l’ordre de 0,1 point par trimestre d’ici à la fin de l’année. Cela nous mènerait à 7% de chômage contre 7,3% aujourd’hui. Ce n’est pas encore le plein emploi visé par l’exécutif d’ici à 2027, mais on évite le retour au chômage de masse.
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Le gouvernement dispose de plusieurs leviers pour amortir l’impact de la conjoncture
La Banque de France, elle, est moins optimiste. Elle prévoit une légère remontée du taux de chômage au second semestre, à 7,5% en fin d’année. En fait, tout dépend évidemment du niveau d’activité. Si le coup de frein est brutal, le scénario n’est plus le même pour l’emploi. Pourtant, le gouvernement dispose de plusieurs leviers pour amortir l’impact de la conjoncture. On pense notamment à l’effet de la réforme de l’apprentissage. C’est un puissant moteur pour intégrer les jeunes sans diplôme ou faiblement diplômé. Ensuite la transformation à venir de Pôle Emploi en France Travail, pourrait mieux accompagner le retour des chômeurs vers l’emploi. Enfin, la réforme de l’assurance-chômage visera à moduler les indemnités en fonction des conditions économiques. Une chose est sûre, avec un stock d’un million d’offres d’emplois non satisfaites, il reste de la marge avant que le marché du travail ne bascule dans la pénurie d’offres.
François Vidal