Les grandes compagnies aériennes sont encore à la peine. Mais le monde des jets et de l’aviation d’affaires, a retrouvé le sourire.
Dassault, Bombardier, Embraer, Gulfstream se frottent les mains
L’aviation d’affaires a bien redécollé. En 2020, les vendeurs et les loueurs de jets ont été pénalisés par les confinements et les fermetures de frontières. Aujourd’hui, grâce au vaccin, il n’y a plus de confinement et les frontières sont en train de s’ouvrir. On peut recommencer à voyager et le segment qui redémarre le plus vite est finalement l’aviation. Elle permet aux personnes les plus riches, à titre individuel ou aux hommes d’affaires qui ont besoin de repartir au contact de leurs clients ou de leurs équipes, de voyager. La bonne nouvelle pour le marché des jets est que les clients qui privilégiaient ce mode de transport avant le Covid sont de retour. Il y a aussi de nouveaux clients qui trouvent cela plus rapide, plus flexible et plus sûr. Un jet c’est chic, c’est confortable mais en plus cela permet d’aller d’un point A à un point B en évitant les grands aéroports en partant à l’heure que l’on veut.
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L’année 2021 sera celle du grand rebond pour tous les acteurs de l’aviation d’affaires qui se sont réunis depuis hier à Las Vegas à l’occasion de leur grand salon annuel. Au premier semestre, les livraisons mondiales de jets sont ainsi passées de 244 à 264 appareils, et celles d’appareils à hélices et turbopropulseur sont passées de 152 à 221. En volume cela ne semble pas énorme mais comme un jet coûte cher, la valeur totale des avions livrés au premier semestre est quand même de pratiquement 9 milliards de dollars. Tout ça est positif et surtout pour le Français Dassault comme pour le Canadien Bombardier, le Brésilien Embraer ou l’Américain Gulfstream. Le trafic des jets d’affaires a déjà retrouvé, voire dépassé ses niveaux d’avant crise durant cet été. Cela va continuer de nourrir la demande et va pousser Netjets, le plus gros acheteur de jets qui loue des avions à l’heure à passer de nouvelles commandes.
Le marché des jets peut continuer de croître de 2 à 3% par an
On est en train de revenir progressivement au niveau de 2019 avec 600 à 700 avions neufs vendus par an, mais on est encore loin des records de l’année 2008 avant l’explosion de la bulle financière. A l’époque, le marché était euphorique et on vendait pratiquement 2.000 jets d’affaires et d’avions à hélices par an. On était un peu à l’âge d’or de la mondialisation et de l’enrichissement de l’Asie.
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Aujourd’hui on est dans un monde plus calme. La mondialisation s’est stabilisée, l’Asie est un peu moins dans un cycle de croissance folle et il y a des pressions sur l’aviation pour qu’elle devienne plus verte, pour que l’on vole moins. Le marché des jets peut continuer de croître de 2 à 3% par an. C’est un bon rythme de croisière mais ça n’est pas un décollage en fusée.
David Barroux