James McLaughlin, Dans la Gueule de l’Ours, vient de recevoir le Grand prix de littérature policière. C’est une juste récompense pour ce roman policier et naturaliste de bout en bout passionnant. Quant à la traduction, elle est de Brice Matthieussent, qui fut le fidèle complice du regretté Jim Harrison. Elle est donc impeccable.
Dans la Gueule de l’Ours se passe à Turk Mountain, en Virginie
Dans une autre vie, Rice Moore était passeur de drogue, à la frontière Mexique-Etats Unis. Cela a coûté la vie à sa compagne et l’a encouragé à balancer aux flics la bande de narcos qui l’employaient. En échange de quoi, la DEA lui a offert une nouvelle existence, une légende comme on dit… Un nouveau nom et un métier plutôt inattendu : garde forestier de la réserve privée de Turk Mountain, en Virginie. L’une des dernières forêts primaires des Appalaches, peuplée d’ours qu’il faut absolument protéger car ils sont la cible favorite des braconniers. En Chine, la vésicule d’ours, aphrodisiaque bien connu, se vend fort cher.
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Pour tous les forcenés de la gâchette du secteur, c’est une opportunité inratable. Mais désormais, ils trouveront sur leur chemin Rice Moore, ancien soldat et ex-trafiquant de drogue, pas manchot quand il s’agit de faire le coup de feu. Très capable aussi de devenir invisible quand il enfile sa tenue ghillie, faite de feuilles, de branchages et de suie, l’odeur en prime. Qui l’emportera ? Le protecteur des ours et de la nature ou les bas du front et leurs meutes de chiens courants ? Ca pourrait être aussi le cartel mexicain qui n’a pas renoncé à débusquer celui qui l’a trahi… Vous verrez bien, en lisant ce polar exceptionnel de Dans la Gueule de l’Ours, de James McLaughlin est paru en février dernier chez un petit éditeur très inspiré, Rue de l’Echiquier.
Bernard Poirette