American Dirt de Jeanine Cummins, est paru en septembre aux éditions Philippe Rey. Une lecture qui confirme que la politique migratoire de Donald Trump a été stupide et criminelle.
American Dirt se passe en partie à Acapulco, au Mexique
Lydia, Sebastian et leur fils de huit ans, Luca forment une famille mexicaine de la classe moyenne. Elle est libraire, il est journaliste et vivent à Acapulco, perle touristique de la côte Pacifique, désormais rattrapée par la violence des Narcos. A longueur de colonnes, Sebastian tape dur sur les réseaux de la drogue qui sont en train de détruire son pays. Ses enquêtes sont fouillées, implacables… et donc très dangereuses.
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Le meilleur client de Lydia se prénomme Javier. C’est un homme entre deux âges, bien habillé, très cultivé et qui ressemble un peu à une chouette avec ses grosses lunettes cerclées de noir. C’est d’ailleurs ainsi qu’on l’appelle. A la librairie, Lydia et Javier ne parlent que littérature, certainement pas drogues. Pourtant, « la chouette » est le principal trafiquant de l’Etat de Guerrero, à la tête du gang des « jardiniers ». Ses hommes utilisent des outils de jardinage pour démembrer leurs victimes et exposer les morceaux sur la voie publique.
L’héroïne Lydia grimpe dans un train surnommé La Bestia, qui traverse le Mexique du sud au nord
« La chouette » est aussi le sujet du prochain article de Sebastian, qui publie pour la première fois sa photo et la liste de ses crimes. Quelques jours plus tard, ses sicarios contre attaquent : 16 morts. Le journaliste et sa famille sont éliminés. Lydia et son fils survivent par miracle et prennent la fuite, direction les Etats Unis, « el Norte », à bord du train de l’enfer, surnommé « la Bestia », qui traverse le Mexique du Sud au Nord et transporte sur son toit des milliers de malheureux clandestins, dont deux adolescentes lumineuses, venues du Honduras.
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C’est avec Rebecca et Soledad que Luca et sa mère affronteront ce redoutable voyage que je vous laisse découvrir dans American Dirt, un livre tragique, somptueux et indispensable, selon moi l’un des plus bouleversants de l’an passé. Et il faut doublement le lire pour confirmer que la politique de Trump envers les migrants aura été de bout en bout non seulement stupide mais criminelle.
Bernard Poirette