Revue de presse : Simon Rattle et les Berliner jouent Beethoven

Berlin sera toujours Berlin

L’intégrale des Symphonies de Beethoven donnée à la Philharmonie de Paris par l’Orchestre Philharmonique de Berlin et leur directeur musical Simon Rattle (photo) devrait clouer le bec aux Cassandre pour qui la prestigieuse phalange aurait perdu de sa superbe depuis l’ère Karajan. Au banc des avocats, donnons la parole à deux critiques enthousiastes, à commencer par Christian Merlin du Figaro : " Il n’y a pas à tergiverser : entendre le Philharmonique de Berlin reste aujourd’hui une expérience fondamentale." Quant à la vision de Rattle, longtemps corsetée par quelques illustres figures du passé, elle semble pleinement accomplie : "son Beethoven a certes écouté Harnoncourt et Gardiner, mais il n’est en rien dogmatique. Si les tempi sont souvent vifs, ils ne sont pas obsédés par le respect des indications métronomiques fulgurantes du compositeur." Résultat ? "Le chef mise sur le choc implacable, la rupture, la surprise (…) une énergie collective qui part des basses et se communique à tout l’orchestre comme une lame de fond que plus rien ne peut arrêter."
Même son de cloche aux Échos sous la plume de Philippe Venturini, lequel met en avant "la discipline, la justesse phénoménales et, surtout, une puissance dans l’attaque du son qui n’appartient qu’à lui", même s’"il est incontestable que le Beethoven de Rattle n’a pas grand-chose de commun avec celui de Karajan." Oui, il se pourrait bien que le "Beethoven ailé de Simon Rattle" constitue l’évènement symphonique de la saison…