De plus en plus discret dans la salle de concert, le grand pianiste Christian Zacharias privilégie le disque pour un tête à tête privilégié avec Bach.
Jean-Sébastien Bach ne pouvait se contenter de ses activités de maître de chapelle à la cour de Köthen et de compositeur d’œuvres orchestrales, de musique de chambre et de cantates profanes.
L’ancien organiste de la cour de Weimar ne voulait en aucun cas que les dons de virtuose dont il faisait preuve pour les instruments à clavier tombassent dans l’oubli ; et il ne comptait pas non plus, dans les années à venir, se croiser les bras dans le domaine de l’enseignement des instruments à clavier.
On retrouve le legato chantant et l’intonation délicate de Christian Zacharias
Avec les Inventions et les Sinfonies, les Suites anglaises et françaises et la première partie du Clavier bien tempéré, puis le cycle des Partitas entre 1726 et 1731, le compositeur créa des œuvres qui, au-delà de leur vocation didactique – elles étaient en effet destinées aux futurs claviéristes et compositeurs – devaient être « à l’usage et au profit » de tous ceux qui aimaient cette musique et « étaient désireux d’apprendre ».
Christian Zacharias relève le défi aux commandes se son Steinway Concert Grand Piano D, 1901 “Manfred Bürki”. Lorsqu’on sait le soin avec lequel le pianiste conçoit ses projets, cet album, qui fait suite à quatre Sonates de Haydn (également Trophée Radio Classique), est particulièrement attendu.
On y retrouve son legato chantant, son intonation délicate et surtout son phrasé d’un naturel confondant, ici magnifié par l’enregistrement haute résolution (hybrid SACD) du label. Un Bach hors du temps.
Jérémie Bigorie
Jean Sébastien Bach : Partita en la mineur BWV 827, Suites françaises BWV 813, 814 & 816. Christian Zacharias, piano (MDG)
Décernés chaque semaine, les Trophées Radio Classique priment un nouvel album, mis à l’honneur notamment dans l’émission « Tous Classiques » de Christian Morin.
