Dans un commentaire (depuis supprimé) à la publication d’un message sur Facebook dans lequel le Met Opera se félicitait d’avoir participé fin juin à la Gay Pride de New York, René Pape a indiqué qu’il réprouvait cette initiative et qu’il ne souhaitait plus revenir chanter avec l’institution new yorkaise. Une sortie dont s’est excusée le chanteur mais qui cache peut-être un autre motif de désaccord avec le Met.
René Pape : « Désormais New York n’est plus qu’un petit vestige de ce qu’il a été »
Il semble que René Pape n’aie pas supporté l’initiative, pourtant récurrente depuis quelques années, du Met Opera de se mobiliser pour la cause homosexuelle. Plusieurs artistes et personnels de l’institution ont participé le 26 juin à la Gay Pride dans les rues de New York, en défilant sur un char qu’ils avaient décoré. Participation qui a été relayée dans un post du compte Facebook du Met.
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Dans son commentaire à ce message, qu’il a ensuite retiré, la basse allemande avait écrit : « wow ! Pour moi c’est une raison de ne pas revenir ! Cher Met merci pour les 35 dernières années ! Ce que je vois maintenant… Horrible ! Des gens qui ne savent pas qui ils sont et utilisent cette formidable institution pour expliquer qui ils devraient être ! (…) Merci New York pour ce bon moment dans un monde formidable! Désormais tu n’est plus qu’un petit vestige de ce que tu as été ! Je suis désolé pour cette ville merveilleuse ! Ok, à bientôt quelque part… »
René Pape s’excuse et met son dérapage sur le compte de son addiction à l’alcool
Face à la polémique suscitée par ce commentaire, René Pape a publié un message d’excuse sur son compte Facebook. Le chanteur se dit « profondément désolé » et justifie son dérapage par son addiction à l’alcool et par le traumatisme qu’a été sa jeunesse en Allemagne de l’Est. René Pape promet de passer été à se concentrer sur sa santé afin d’être « meilleur pour tout le monde à l’avenir ». Malgré ces excuses, il semble probable qu’on ne le reverra pas de sitôt se produire au Lincoln Center où sa dernière apparition, applaudie par la critique, remonte à l’automne dernier dans Boris Godounov de Modeste Moussorgski. Ce dérapage du chanteur allemand cache peut-être un autre désaccord latent avec la direction du Met qui a déjà écarté Anna Netrebko de sa programmation en raison de sa « proximité » avec le pouvoir Russe. En janvier dernier René Pape s’est en effet produit à Moscou à l’occasion de l’anniversaire de Iouri Bachmet, l’altiste russe qui n’a jamais renié son soutien à Vladimir Poutine et l’a encore réitéré récemment malgré l’intervention militaire en Ukraine. A-t-il préféré prendre les devants avec cette sortie plus que maladroite ?
Philippe Gault
