LE CINÉMA À L’AFFICHE

Son nom est resté attaché au cinéma d’action des années 1960-1970 (Inspecteur Harry, Opération Dragon, Bullitt…), sans parler de Mission impossible et Mannix, célébrissimes thèmes de séries télés. Lalo Schifrin est en outre un jazzman reconnu qui débuta comme pianiste dans l’orchestre de Dizzy Gillespie, et un musicien « classique » études à Buenos Aires, où il est né, ainsi qu’à Paris, avec Messiaen, au début des années 1950 –, qui composa notamment Cantos Aztecas, cantate chantée et enregistrée par Plácido Domingo. Pour la première fois en CD, Music Box édite la partition complète qu’il signa pour Golden Needles (Les Sept aiguilles d’or), film méconnu de 1974 (photo cidessus), avec en vedette Joe Don Baker et Burgess Meredith. Atmosphère orientalisante (flûtes, synthé), percussions métalliques mystérieuses, mélodie langoureuse au clavecin (Love Theme) ou au sax (Felicity), bossa-nova aérienne (Mongolian Supper) et rythme trépidant (courses-poursuites Fortune Teller/Snake Shop/Snakes et Attack on Kwan et la bagarre de Health Club Fight) : cet alchimiste du son n’a pas son pareil pour chahuter les stéréotypes, s’abreuvant à la source du jazz et de la musique classique pour faire monter la pression et fusionner les genres. Une forte personnalité que l’on retrouve en costume de jazz tout aussi talentueux, grâce à Real Gone, qui rassemble ses sept premiers albums, où il se présente en digne successeur de Xavier Cugat (Piano Espagnol, 1959), comme en fin orchestrateur de bossa-nova, de la plus suave à la plus délurée (Bossa Nova : New Brazilian Jazz et Piano, Strangs and Bossa Nova, 1962), ou bien encore en partenaire inspiré (piano et arrangements) de « Dizzy », le plus cool des trompettistes, avec lequel il partageait le goût des rythmes latinos, entre 1960 et 1962 : Gillespiana, The New Continent et Carnegie Hall Concert.
Lalo Schifrin : Golden Needles. Musicbox MBR050  70’, CHOC.
Lalo Schifrin : Seven classics albums. 4 CD Real Gone RGJCD423 (importation) 3 h, CHOC.