Dans le cadre d’un programme de spectacles-tests mis en place par la ville de Berlin et impliquant d’ici au 4 avril des salles de spectacle (théâtres et salles de concerts) de la capitale, quasiment à l’arrêt depuis un an en raison de la crise du coronavirus, la Philharmonie de Berlin a renoué samedi soir, le temps d’un concert, avec un public préalablement testé.
Kirikll Petrenko et l’orchestre du Philharmonique de Berlin ont été ovationnés
Au terme d’une heure et demie de concert, l’émotion était palpable samedi soir, sur scène comme dans la salle. Le chef d’orchestre russe Kirill Petrenko et l’orchestre du Berliner Philharmoniker ont eu droit à une longue ovation debout, après des mois de sevrage imposé par la pandémie. Ils venaient d’interpréter Roméo et Juliette de Piotr Tchaïkovski et la 2e Symphonie de Sergueï Rachmaninov devant 1000 spectateurs privilégiés (les places se sont arrachées en 3 minutes le 15 mars).
A lire aussi
« Assister à un tel concert en vrai, ça change tout ! », s’est enthousiasmé Peter, un trentenaire venu en couple. « J’avais vu des concerts donnés en vidéo mais ça n’a rien à voir, même si comme moi on est fou de musique ». « On a joué sans public pendant des mois, c’est mieux que rien mais avec des spectateurs, ça n’a rien à voir, c’est comme la différence entre la 2D et la 3D », a confirmé le violoniste Aleksandar Ivic, ravi d’observer sa Philharmonie « avec de la lumière, des gens biens habillés qui attendent devant… Cela montre que le résultat d’un concert, c’est nous plus le public, qui nous transporte dans un état qu’on ne peut atteindre en jouant seul ».
Willkommen zurück, liebes Publikum! #PerspektiveKultur @klauslederer @GMOrch @SenKultEu pic.twitter.com/lAWOnJkA8E
— Berliner Philharmoniker (@BerlinPhil) March 20, 2021
L’Allemagne pourrait reconduire les mesures de restriction en avril
Comme ailleurs en Allemagne, la situation sanitaire est inquiétante dans la capitale, avec un taux d’incidence s’élevant dimanche à 94,1, plus très loin de la barre symbolique des 100 susceptibles de déclencher automatiquement de nouvelles restrictions (Angela Merkel devrait proposer ce lundi la prolongation des restrictions en avril, ndlr). Mais pour donner des « perspectives », selon la directrice artistique Andrea Zietschman, au public et à des musiciens déprimés par une année de représentation à distance, la salle berlinoise s’est lancée dans ce « projet-test ».
A lire aussi
Pour éviter tout risque de contamination, les règles étaient particulièrement strictes : l’achat d’un billet nominatif donnait accès à un test gratuit passé le jour-même dans un des centres partenaires ou même à la Philharmonie, 2 heures avant le concert, par des médecins en combinaison de protection. Et pas de représentation si on était testé positif, le billet étant alors remboursé. Mais, d’après la Philharmonie, ce cas de figure ne s’est pas produit. Pendant le concert, le port d’un masque chirurgical était obligatoire et un siège sur deux était inoccupé. Sans entracte, buvette ni vestiaire, les déplacements du public étaient réduits au minimum. Les lieux ont été régulièrement désinfectés et l’air renouvelé en permanence par un système de climatisation. Entre chaque musicien, un espace d’un mètre, porté à un mètre et demi entre ceux qui jouaient d’un instrument à vent.
Philippe Gault (avec AFP)