Radio Classique lui rend hommage jeudi 5 janvier dans les émissions suivantes :
Trésors d’Alain Duault de 17h à 18h (Duault Classique),
Passion Classique d’Olivier Bellamy (Rediffusion) de 18h à 19h et dans
Soirée Classique de Francis Drésel de 20h20 à minuit
« Vous êtes le chef français que j’attendais depuis des années » : c’est peu dire que Francis Poulenc crut en Georges Prêtre ! Ce dernier lui vaudra une reconnaissance éternelle, comme à Maria Callas, dont il était le partenaire privilégié : deux figures tutélaires auxquelles son nom demeure indéfectiblement associé.
C’est par la trompette que débuta ce sportif – il avait une passion pour le vélo – au Conservatoire de Douai avant d’obtenir un premier prix au CNSM de Paris. Contraint, pour des raisons pécuniaires, de courir le cachet et de composer des chansons, il finit par solliciter les conseils d’André Cluytens, rencontré à l’issu d’un concert. Ses débuts ressemblent alors à ceux de maints chefs d’orchestre de la même époque, c’est-à-dire en fosse où, en qualité de répétiteur puis de chef, il assimile les fondamentaux du répertoire lyrique. Au sortir de la guerre, Marseille lui offre son premier poste de directeur musical… ainsi que son épouse. Sous les auspices de Marias Callas et de Francis Poulenc (dont il créé La Voix humaine en compagnie de l’ineffable Denise Duval en 1959), sa carrière s’internationalise, enchaînant les invitations à Chicago, Londres, Vienne ou encore New York. Son tempérament passionné, ses phrasés sensuels, ses tempos souples et le charme qui se dégage de sa gestuelle conquièrent l’Orchestre Symphonique de Vienne qui le nomme Premier chef invité en 1986. Il faudra toutefois attendre 2008 pour que l’orchestre phare de la capitale autrichienne, le Philharmonique de Vienne, l’invite à diriger le fameux Concert du nouvel an ; une invitation renouvelée en 2010. Entretemps, Georges Prêtre s’était réconcilié avec l’Orchestre de l’Opéra de Paris auquel l’opposait un « contentieux » depuis un clash survenu au début des années 70. Si son nom renvoie immanquablement à Maria Callas et Francis Poulenc, Georges Prêtre possédait un répertoire beaucoup plus vaste que sa discographie (essentiellement pour Emi), en grande majorité lyrique et « franco-italienne », pourrait laisser accroire : Mahler, Bruckner, Chostakovitch, Tchaïkovsky, Richard Strauss, Wagner, Brahms et même Gershwin ont trouvé en lui un interprète accompli. Celui qui déclarait il y a peu « 70 ans de carrière et toujours en activité » a fini par tirer sa révérence mercredi 4 janvier dans son château de Navès, au sud-ouest de la France.