Le théâtre du Bolchoï de Moscou a annoncé le retrait de son affiche des spectacles prévus en mai de deux metteurs en scène, Kirill Serebrennikov et Timoféï Kouliabine, qui ont quitté le pays et ont communiqué publiquement leur opposition à l’offensive russe en Ukraine.
Noureev, le ballet de Kirill Serebrennikov, triomphe au Bolchoï depuis 2017
Dans un message publié sur Telegram lundi soir, le prestigieux théâtre du Bolchoï de Moscou annoncé que le ballet Noureev de Kirill Serebrennikov, et l’opéra Don Pasquale de Timoféï Kouliabine seraient remplacés par d’autres spectacles pour les 6 représentations prévues début mai, notamment le 9, jour férié pour l’anniversaire de la capitulation nazie. Les raisons de ce changement ne sont pas connues et le Bolchoï n’a pas encore commenté cette décision.
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Metteur en scène et cinéaste respecté, Kirill Serebrennikov est aujourd’hui installé à Berlin. Fin avril, il avait affirmé à l’AFP avoir récemment quitté sa Russie natale pour une question de « conscience » et avait critiqué durement l’offensive russe en Ukraine. Son ballet sur Rudolf Noureev triomphe au Bolchoï depuis fin 2017. Kirill Serebrennikov doit monter Der Freischütz de Carl Maria von Weber en juin à Amsterdam avant de mettre en scène à Avignon, lors du festival, Le moine noir d’Anton Tchekhov puis terminer le tournage de Limonov, un long métrage tiré du roman d’Emmanuel Carrère.
Le Bolchoï propose un ballet dont les recettes sont versées aux soldats russes tués en Ukraine
Dans sa programmation, le Bolchoï a remplacé la création de Kirill Serebrennikov par Spartacus, un ballet en 3 actes de Yuri Grigorovich à connotation très martiale. Début avril, l’institution moscovite avait même présenté ce ballet historique en soutien à l’opération militaire russe en Ukraine et tous les revenus du spectacle avaient été remis aux familles des soldats russes tués dans cette offensive. Timoféï Kouliabine, jeune metteur en scène de 37 ans, qui a longtemps travaillé à Novossibirsk et a notamment mis en scène Les trois sœurs de Tchekov en 2017 aux Ateliers Berthier de l’Odéon à Paris, a lui aussi quitté la Russie pour l’Europe et publié plusieurs messages critiques du conflit sur les réseaux sociaux.
Philippe Gault (avec AFP)
