Herbert von Karajan dirige pour Jean-Paul II au Vatican

Le 29 juin 1985, devant le pape Jean-Paul II et dix mille cardinaux, évêques et personnalités du monde entier, le chef Herbert von Karajan dirige La messe de couronnement de Mozart. L’idée, suggérée au souverain pontife deux ans plus tôt, a abouti à un moment d’une rare intensité, préservé par les micros de Deutsche Grammophon.

Herbert von Karajan avait obtenu le titre sans précédent de « chef à vie » au Philharmonique de Berlin

Derrière l’image Jet set qu’il donnait volontiers de lui-même (yacht de luxe, avion privé…), Herbert von Karajan était un chef d’une intensité visionnaire que maints orchestres espéraient engager. Cela explique pourquoi, en 1956, le Philharmonique de Berlin lui donna le titre sans précédent de « chef à vie » et que le label Deutsche Grammophon engagea un partenariat discographique particulièrement fructueux avec lui. La première étape prit la forme d’un cycle des Symphonies de Beethoven – le premier jamais réalisé en stéréo – enregistré en 1961-62 à la Jesus-Christus-Kirche de Berlin ; le coup d’envoi d’un des legs discographiques les plus imposants de l’histoire du disque.

 

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Le samedi 29 juin 1985, Herbert von Karajan et le Philharmonique de Vienne interprètent La messe de couronnement de Mozart, avec quatre des plus grandes voix de la décennie (Kathleen Battle, Trudeliese Schmidt, Gösta Winbergh et Ferruccio Furlanetto) lors d’une messe célébrée par le pape Jean-Paul II au sein de la basilique Saint-Pierre de Rome.

 

 

Le concert fut suggéré par Herbert von Karajan lui-même à Jean-Paul II, lors de sa visite en Autriche en 1983

Une rencontre entre deux monuments du XXe siècle, préservée par les micros de Deutsche Grammophon. Dix mille cardinaux, évêques, diplomates du monde entier et personnalités politiques italiennes, ainsi que des entrepreneurs et des dirigeants du monde de la culture étaient présents. Un témoignage rare d’un des événements les plus importants de la décennie, dont le concert fut suggéré par le chef lui-même au pape lors de sa visite en Autriche en 1983.

 

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En guise de complément, Francis Drésel nous propose de retrouver le chef autrichien à l’occasion d’une autre rencontre insolite, celle avec le pianiste canadien Glenn Gould, autour du Concerto pour piano n° 3 de Beethoven (1957). La soirée se terminera avec le dernier enregistrement du maître à la tête du Philharmonique de Vienne : la Symphonie n° 7 de Bruckner (avril 1989).

 

Jérémie Bigorie

 

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