Treize ans après le crash de la Yemenia et une seule survivante, le procès s’ouvre à Paris

Sayyid Azim/AP/SIPA

Le procès du crash de la Yemenia Airways s’ouvre ce lundi 9 mai au tribunal correctionnel de Paris. Il y a 13 ans, un Airbus s’écrasait en mer après un atterrissage raté à proximité de Moroni, aux Comores.

La Yemenia Airways a continué à effectuer des vols de nuit malgré des pannes récurrentes dans l’éclairage des pistes

Lors de ce drame, 152 personnes ont péri et une seule personne a survécu : la jeune Bahia Bakari, 12 ans, miraculeusement sauvée après 11 heures passées dans l’Océan Indien, accrochée à un débris d’épave. Parmi les victimes se trouvaient 66 Français qui avaient décollé de Paris ou Marseille lors d’un premier vol avant de faire escale à Sanaa au Yémen pour rejoindre les Comores. Pendant un mois, la 31e chambre du tribunal judiciaire de Paris va examiner les responsabilités de la compagnie aérienne dans cet accident. Les 560 parties civiles veulent faire de ce procès celui des « avions poubelles ». C’est un Airbus vieux de 19 ans qui s’est écrasé ce soir du 29 juin 2009 au large des Comores. Un appareil si vétuste qu’il était interdit de vol en Europe. Pour autant, l’état de l’avion ne serait pas à l’origine du drame.

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Pour les juges d’instruction, deux failles majeures sont en cause. La première est logistique. La Yemenia Airways a continué à effectuer des vols de nuit et ce, malgré des pannes récurrentes dans l’éclairage des pistes. Ensuite, sur le plan humain, l’enquête pointe une formation des pilotes « lacunaire ». 13 ans après le crash, la combinaison de ces dysfonctionnements reste un schéma classique dans les accidents d’avion, déplore l’expert en aéronautique Xavier Tytelman : « on interdit à ces compagnies de venir en Europe, mais elles sont libres de ne pas appliquer les règles chez elles. Le grand drame c’est qu’en réalité les règles sont connues et faciles à appliquer ; ce sont les constructeurs qui disent à quel rythmes assurer la maintenance des avions, on sait de quelle manière il faut organiser un aéroport, il faut que les pilotes s’entraînent de manière régulière. Il y a des accidents en Indonésie, en Afrique simplement liés à ça ». Les avocats de la défense plaideront l’innocence de la compagnie lors de ce procès qui se fera sans ses représentants. La Yemenia encoure 225 000 euros d’amende pour homicides et blessures involontaires.

Elodie Vilfrite

Ecoutez le reportage d’Elodie Vilfrite : 

 

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