Suspension d’AstraZeneca : « Peut-être qu’en Europe on prend trop de précautions » questionne Clément Beaune

Clément Beaune était l’invité de la matinale de Guillaume Durand ce mardi 16 mars. Le Secrétaire d’État chargé des Affaires européennes a longuement évoqué la décision d’Emmanuel Macron de suspendre les injections du vaccin AstraZeneca, suivant la préconisation de l’Agence nationale de sécurité du médicament.

Clément Beaune : « AstraZeneca n’est pas l’alpha et l’oméga de la vaccination »

Interrogé par Guillaume Durand à propos de l’éventualité d’un troisième confinement, Clément Beaune affirme que « des décisions collectives seront prises dans les jours qui viennent » et rappelle un processus de décision différent de celui qui a entraîné la suspension du vaccin AstraZeneca : « le confinement et le couvre-feu ne sont pas des prescriptions médicales« . Ainsi, si l’avis scientifique reste « le premier paramètre pris en compte », d’autres facteurs comme le social ou l’économie entrent dans l’équation.

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C’est donc sur ce principe de strict suivi des précautions scientifiques qu’Emmanuel Macron en est venu à annoncer la suspension de la vaccination avec des doses d’AstraZeneca, désavouant ainsi Jean Castex et Olivier Véran quelques jours après leurs prises de paroles respectives. Selon Clément Beaune, une telle décision « n’est pas une question de position politique (…) nous avons de éléments scientifiques et sanitaires nouveaux (…) dans la journée de lundi nos voisins Allemands ont décidés de mettre en place un principe de précaution suite à quelques cas suspects (…) notre autorité l’Agence nationale de sécurité du médicament a donc dans la foulée préconisé sur cette base de précaution la suspension des injections en France ».

 

Retards de livraison d’AstraZeneca : « on défendra nos intérêts juridiquement s’il le faut » annonce Clément Beaune

La suspension de la vaccination, désormais répandue à plus de 10 pays européens, peut étonner si on met en perspective ces restrictions avec les plus de 10 millions de vaccinés par des doses AstraZeneca au Royaume-Uni : « peut-être qu’en Europe on prend trop de précautions, mais c’est le modèle qu’on a choisi et on ne va pas en changer au milieu d’une crise » déclare Clément Beaune. Il ajoute « nous gérons cette crise sous le feu des projecteurs, on doit de la transparence aux français (…) cette prise de précaution est temporaire (…) un avis européen éclairé et documenté sera publié jeudi ». Le Secrétaire d’État chargé des Affaires européennes espère donc une annonce de la reprise de la vaccination appuyée scientifiquement par ce rapport qui sera rendu cette semaine.

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Clément Beaune affirme cependant qu’AstraZeneca « n’est pas l’alpha et l’oméga de la vaccination, c’est un paramètre important et nous espérons l’utiliser mais nous avons plusieurs contrats avec plusieurs laboratoires » et rappelle qu’en France le vaccin de Pfizer représente une part majoritaire des doses. Le Secrétaire d’État chargé des Affaires européennes tient le laboratoire Suédois responsable d’un « certain nombre de coups de canifs dans le contrat (…) l’Europe ne sera pas un bisounours sympathique qui donne de l’argent et n’attend rien en retour (…) nous défendrons nos intérêts par tous les moyens possibles, y compris juridiquement s’il le faut ».

Rémi Monti

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