Samuel Paty : 1 an après l’attentat, les professeurs face aux difficultés d’enseigner la citoyenneté en classe

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Une minute de silence est observée dans tous les établissements scolaires du pays, en hommage à Samuel Paty. Un an après l’assassinat, les enseignants restent bouleversés : c’est la première fois qu’un de leur collègue a été tué en raison de sa profession, à quelques rues de son collège.

Montrer des caricatures de Mahomet : « je ne m’en sens pas capable »

L’émotion particulièrement vive pour les profs d’histoire-géo, en charge de l’enseignement moral et civique, l’EMC. C’est à eux que revient l’enseignement de la laïcité, de la liberté d’expression. L’année dernière Louise, Paul et Quentin n’étaient pas encore collègues mais ils ont ressenti la même chose, la stupéfaction. Louise s’est très vite dit qu’elle allait devoir gérer la situation face à ces élèves : « La peur que je ressens, je vais devoir la transformer ou carrément l’effacer pour en parler en tant que professionnelle devant des élèves ». Ces trois profs d’histoire-géo sont aujourd’hui dans un collège de Seine-Saint-Denis en charge du même enseignement que Samuel Paty, l’EMC : l’enseignement moral et civique. Ils notent que le volume horaire, une heure par semaine, n’est pas très élevé, « alors qu’on apprend à être un citoyen ».

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Louise se souvient qu’à la faculté, une de ses professeurs a insisté sur « la posture » du professeur pendant l’EMC : « la neutralité engagée ». Ils n’ont pas plus de 26 ans mais affichent déjà plusieurs années d’enseignement, et se souviennent de « débats passionnants avec les élèves », en adoptant plusieurs positions, pour « les mettre en tension dans leurs idées ». Louise, quant à elle, exprime ses craintes de voir un élève se mettre à la contredire et lui crier dessus. En cours, ils ont quasiment carte blanche, en vertu de la liberté pédagogique. Tous ne montrent pas des caricatures de Mahomet : « je ne m’en sens pas capable », confie Louise. Tous les trois voient mal comment on pourrait augmenter le nombre d’heure dédies à l’EMC, mais ils aimeraient être davantage formés pour l’enseigner.

Victoire Faure

Ecoutez le reportage de Victoire Faure : 

 

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