David Lisnard était l’invité politique de la matinale de Guillaume Durand ce mercredi 17 mars. Le maire Les Républicains de Cannes a évoqué le rôle qu’il occupera dans la campagne présidentielle de 2022 ainsi que la gestion de la crise du Covid-19 par le gouvernement.
David Lisnard : « La culture en France rapporte, elle ne coûte pas »
Interrogé par Guillaume Durand sur le rôle qu’il souhaiterait occuper lors de la campagne présidentielle de 2022, David Lisnard déclare que « cela serait de la prétention absolue de se déclarer candidat, je n’ai pas le poids politique pour être candidat à la présidentielle (…) je n’ai pas été formé pour ça ». Le maire de Cannes, dont le parti se cherche encore un chef de file en vue de l’élection présidentielle, plaide pour « un projet de gouvernement avec un agenda précis prônant le retour de l’autorité de l’Etat centré sur ses missions régaliennes et une nation soudée par sa culture (…) j’ai envie qu’on se concentre sur le contenu afin de proposer un agenda programmatique pour qu’une personnalité émerge ». Selon lui, « un projet conservateur basé sur la liberté de création a toute sa place dans le pays et est même majoritaire ».
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David Lisnard déplore une perte de 90% de chiffre d’affaires du Palais des Festivals et des Congrès de Cannes, structure représentant à elle-seule « en effets directs et indirects 12 000 emplois sur le plan social et 850 millions d’euros sur le plan économique ». Cependant, il affirme que « par les systèmes de soutien Keynesien mis en place à juste titre par le gouvernement, si l’activité reprend on espère sauver notre outil de production ». Le membre de Républicains prône donc un retour de la vie culturelle et de l’évènementiel : « on doit tenir nos activités, il est moins dangereux d’organiser un congrès ou un salon professionnel dans un espace bien maîtrisé par les organisateurs que d’aller dans une supérette (…) et c’est pareil pour les musées ». Il espère ainsi sauver « un savoir-faire français, l’excellence de la filière évènementielle ». La reprise de la vie culturelle, qu’il considère comme « un outil de prospérité et d’émancipation individuelle » est également défendue par David Lisnard, malgré « le spectacle offert pendant la cérémonie des césars qui fait tellement de mal à tout ceux qui bossent bien (…) la culture en France rapporte, elle ne coûte pas ».
Covid-19 : « Nous sommes mal gouvernés » affirme David Lisnard
Selon David Lisnard, « il y a un problème de compétences de l’exécutif et un problème structurel de mise en œuvre de l’appareil d’état (…) la France détient le record de prélèvements obligatoires de tout l’OCDE, le record de dépense publique, avec en parallèle une dégradation de ces services publics (…) il y a un problème structurel depuis 40 ans ». Le maire de Cannes dénonce « le déclin de l’expression rationnelle » en ces temps de crise sanitaire, et souhaiterait « retrouver un véritable dialogue politique fait d’oppositions et de projets alternatifs construits autour d’éléments rationnels ».
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Ces éléments rationnels seraient la mise en place de « données objectives et scientifiques partagées pour créer du civisme (…) à partir de tel taux on a tel scénario de restrictions des libertés (…) c’est beaucoup plus motivant que les discours d’encouragement ou de réprimande de l’exécutif dont on attend l’annonce théâtrale d’un relâchement ou d’un confinement ». Ces chiffres, qui encadreraient la prise de décision politique, seraient le fruit selon David Lisnard « d’un processus démocratique de délibération avec le parlement, ce qui pourra créer plus d’acceptation des mesures ».
Rémi Monti
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