Journée des aidants : 1 jeune par classe aide un proche malade, dépendant ou en situation de handicap

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Ce mercredi 6 octobre est la journée nationale des aidants. Un statut qu’occupe un Français sur 5, qui s’occupe régulièrement d’un proche malade, dépendant, ou en situation de handicap. Les jeunes de moins de 25 ans représentent une part non négligeable de ces aidants, ils seraient au moins 500 000 en France, soit environ 1 par classe.

L’isolement, le thème de cette 12e édition, a été choisi par les aidants eux-mêmes

Il y a 3 ans, Anaïs Martinez a craqué. Elle est une « aidante » pour son petit frère atteint d’une maladie génétique rare : « C’est très prenant physiquement et mentalement, c‘est une tension de tous les jours ». Son frère n’étant pas du tout autonome, elle vit un « stress permanent » : « avec mes études en parallèle, je n’ai pas du tout bien réagi ». La jeune femme a fait un burn out. A 24 ans, elle est l’aînée de sa fratrie. Elle s’est investie de cette mission pour soulager ses parents mais à l’adolescence elle s’est peu à peu isolée : « je n’invitais personne chez moi parce que la situation était trop compliquée avec les crises, et mes parents qui étaient stressés et très pris par mon petit frère … donc pendant un moment j’étais un peu exclue et je m’excluais de moi-même ». Suivie par un psychiatre, Anaïs a pu poursuivre ses études.

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Seulement 1 personne sur 2 connaît le mot « aidant », alors qu’ils sont 11 millions

La scolarité est un enjeu central pour Amarantha Bourgeois, directrice de l’Association nationale des jeunes aidants : « c’est un peu difficile de suivre un cours lorsqu’on a veillé toute la nuit sur un parent malade, parfois ces situations peuvent aller jusqu’au décrochage scolaire ». Elle plaide pour informer sur l’existence de ces jeunes et de voir comment prévenir les risques et mieux les accompagner. D’ailleurs, selon une enquête de 2017, presque un jeune aidant sur 2 aimerait lui aussi se faire aider. L’isolement, le thème de cette 12e édition, a été choisi par les aidants eux-mêmes. Cette problématique est cruciale pour Morgane Hiron, déléguée générale du collectif Je t’aide, qui les accompagne : « les aidants n’ont pas de temps pour les activités sociales. Ils souffrent aussi du manque de reconnaissance ». Aujourd’hui seulement 1 personne sur 2 connaît le mot « aidant », alors qu’ils sont 11 millions, souligne-t-elle. Le confinement a accentué cet isolement, les aidants ayant peur de contaminer leurs proches : « beaucoup d’aidants sont restés confinés au-delà des consignes ».

Elodie Vilfrite

 

Ecoutez le reportage d’Elodie Vilfrite : 

 

Morgane Hiron, au micro d’Elodie Vilfrite :

 

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