Odile Launay était l’invitée politique de la matinale de Guillaume Durand ce lundi 15 mars. La directrice du centre d’investigation clinique de l’Hôpital Cochin-Pasteur a évoqué la possibilité d’un troisième confinement pour lutter contre la pandémie, ainsi que les inquiétudes entourant les suspensions par 11 pays européens de lots de vaccins AstraZeneca.
Odile Launay : « le virus circule de façon très intense dans certaines régions »
Odile Launay met en garde les Français contre l’émergence et la proéminence des variants venus de l’étranger et notamment le variant anglais, plus contagieux et virulent, dont la part est désormais de plus de 65% dans les contaminations au Covid-19. Ce variant est, selon la directrice du centre d’investigation clinique de l’hôpital Cochin-Pasteur, « de 30 à 50% plus dangereux (…) les données du Royaume-Uni montrent aussi que c’est probablement un virus qui donne plus souvent des formes graves ».
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Odile Launay affirme que « le virus circule de façon très intense dans certaines régions, ce qui est surement dû à la densité de population », confirmant donc les inquiétudes de beaucoup à propos d’un troisième confinement. Cependant, l’infectiologue rappelle « les considérations économiques et sociales à prendre en compte » dans cette décision, ainsi que « toutes les difficultés que rencontrent les plus jeunes (…) il y a d’un côté les mesures sanitaires pour lutter contre le virus, de l’autre tout les impacts que cela peut avoir ». Odile Launay pose également la question de l’obéissance de la population en cas de mesures plus restrictives : « les français accepteraient-ils ? ». Elle assure cependant que la situation sanitaire pourrait imposer une telle décision, même si la vaccination augmente rapidement : « on est sur le fil (…) il faut essayer grâce à la vaccination des personnes à risques de passer un cap, mais pas sûr que l’on y arrive ».
AstraZeneca : « Les complications n’arrivent pas plus fréquemment chez les gens vaccinés que non-vaccinés » affirme Odile Launay
Odile Launay place beaucoup d’espoirs dans la vaccination : « dans les deux mois qui viennent nous pourrions avoir plus de doses », et fait des phénomènes météorologiques et du réchauffement des températures un facteur aidant à un retour à la normale. L’infectiologue précise d’ailleurs les effets du vaccin, « les données récoltées, notamment en Israël, traduisent une diminution de l’incidence du virus et un impact majeur sur la transmission (…) l’efficacité est démontrée ». Odile Launay s’aventure également à des prédictions sur l’évolution du virus à l’avenir, en affirmant qu’il « deviendra probablement saisonnier », et ira peut-être jusqu’à « remplacer la grippe ».
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Alors que 11 pays européens ont suspendu le vaccin AstraZeneca, Odile Launay appelle à la prudence : « avant de dire qu’il n’y a aucun risques, il faut se donner tout les moyens de vérifier que ces risques thromboemboliques n’est pas lié au vaccin. En France les données qu’on a montrent que ces risques n’arrivent pas plus fréquemment chez les gens vaccinés que chez les non-vaccinés ». L’infectiologue rappelle également les préconisations de l’Agence Européenne du Médicament et L’Agence nationale de sécurité du médicament assurant « que l’on a suffisamment de données pour poursuivre la vaccination par AstraZeneca ».
Rémi Monti
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