En France, le port du masque agite l’opinion, qui se questionne sur son efficacité et sa disponibilité. Aux Etats-Unis, c’est un autre grief, la liberté individuelle garantie par la Constitution, qui est invoquée par les pourfendeurs du masque obligatoire.
La dénonciation se répand entre voisins du quartier chic de Georgetown, à Washington
En Amérique, un simple clic sur internet suffit pour commander son masque, livré chez soi 3 à 15 jours plus tard. Mais ce week-end, dans le quartier de Georgetown, le quartier chic de la capitale, on a aussi beaucoup cliqué sur son clavier et sur le port obligatoire ou non du masque. Sur le site « Nos voisins de Georgetown, tous amis », où d’habitude on disserte pendant des heures de chiens, chats, perroquets et baby-sitters, quelqu’un a osé dénoncer ceux qui n’avaient pas porté leur masque ce dimanche dans les rues.
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Immédiatement, pro- et opposants se sont affrontés en lettres majuscules. On pouvait lire : « le maire de la ville ne m’a pas commandé de porter mon masque en dehors de mon salon » ou « mon masque, acheté très cher pour mon budget, ne sera porté que dans mon supermarché ».
Des directives contradictoires entre celles de Donald Trump, des gouverneurs et des maires
Très énervée face à ces bêtises, une femme a également dénoncé son voisin pour ne pas avoir porté son masque en joggant sur le trottoir. Des avocats sont alors intervenus, au nom de la liberté individuelle défendue si chèrement par la Constitution américaine. D’autres, contre la Constitution, ont ainsi invité les autorités municipales à intervenir, pour faire que chacun dans les petites rues de Georgetown puisse bien porter un masque.
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Comme le confinement à Washington est surtout synonyme de rester chez soi, plus personne ne comprend bien les directives contradictoires du président des Etats-Unis, des 50 gouverneurs du pays et des milliers de maires. Cette division sur le masque à Georgetown illustre bien la division profonde d’une société face à la contagion extrême du virus ; une société qui ne sait plus trop comment faire.
Laurence HaÏm
