La revue de presse… Bienvenue sur le nouveau champ de bataille de la réforme du Travail !
Les forces en présence sont connues : le pouvoir face aux syndicats…
Ce qui est observé avec originalité, c’est la technique (guerrière) du gouvernement… Les amateurs d’Astérix vont tout de suite comprendre : Formez la tortue !
La tortue romaine est la technique qui permet à Emmanuel Macron d’avancer à l’abri des flèches syndicales durant l’été mais qui ne garantit pas pour autant une rentrée sereine, avance Le Parisien.
La tortue romaine, c’est quand la troupe forme une carapace avec des boucliers…
Technique bien connue des armées romaines…
En l’espèce, le mur de boucliers est constitué du flou et de l’absence de détails sur les fameuses ordonnances, et de l’écoute, vertu cardinale en matière de dialogue social…
On en sait quand même beaucoup sur les grandes orientations, d’ailleurs Le Parisien présente ce que veut le gouvernement… alors que Les Echos exposent une réforme aux contours beaucoup plus larges qu’annoncés…
Mais le journal note aussi que l’habileté dont le gouvernement a fait preuve jusqu’ici a permis d’avancer sans chaos.
Mais les syndicats restent vigilants : la CGT veut faire du 12 septembre la journée « contre la réforme du code du travail ». Pour ce syndicat, rapporte Le Monde, ce projet est « pire que la précédente » loi travail, qui avait été combattue durant plusieurs mois…
Une affaire gêne le gouvernement dans ce contexte social…
Libération revient sur le dossier Business France, lié à l’organisation sans appel d’offres d’une soirée à Las Vegas par Havas pour le compte de l’agence publique chargée de faire la promotion de la France auprès des investisseurs étrangers, agence dirigée alors par l’actuelle ministre du travail, Muriel Pénicaud…
Le journal affirme que le cabinet d’Emmanuel Macron à Bercy a été impliqué dans l’organisation de cet événement, la French Tech Night, en présence du ministre, le 6 janvier 2016…
Une enquête préliminaire a été ouverte, notamment pour favoritisme. La ministre s’est défendue à plusieurs reprises, encore hier soir dans le portrait que lui consacre Le Monde : Muriel Pénicaud explique que c’est elle qui a alerté sur une erreur de procédure…
Libération titre en gros à la Une « Macron-Pénicaud, L’Affaire Las Vegas » , rappelant dans son édito que le journal a été un temps sous le coup d’une plainte (depuis retirée) de la part de Muriel Pénicaud après la publication d’une fuite sur un projet de réforme du code du travail…
Au chapitre des affaires, Le Canard Enchaîné garde quelques personnalités dans le viseur et en débusque d’autres…
Richard Ferrand est à nouveau épinglé, présenté comme un militant du mutualisme familial…
Mais voilà qu’un général a les honneurs du journal satirique. Sous le titre « Le général s’envoie en l’air »…
Le général Richard Reboul dirige en second les forces aériennes à Bordeaux. Le vendredi, il réquisitionne un Alpha Jet pour se rendre dans sa propriété des Alpilles !
Lundi matin, retour à la base en décollant de Salon de Provence…
Une heure de vol, 800 litres de kérosène, il lui est aussi arrivé de réquisitionner un avion de transport militaire de 6 places… L’armée de l’air a diligenté une enquête, alors que les vols d’entrainement sont rationnés faute de crédit…
(à propos de crédits budgétaires, plusieurs journaux anticipent la publication de l’audit de la Cour des comptes : il manque 9 milliards d’euros pour permettre à la France de respecter ses engagements européens de réduction du déficit cette année, ce qui laisse présager un serrage de vis budgétaire et un possible report de certaines réformes)
Alerte sur le discours salafiste à destination des jeunes françaises…
Les librairies islamiques qui ont pignon sur rue ciblent un jeune public, un peu à la façon des magazines féminins…
Elles ont pignon sur rue, notamment rue Jean-Pierre Timbaud dans le 11ème arrondissement de Paris…
On lit ceci à la page Idées de Libé, mais c’est un reportage que signe la sociologue Hasna Hussein, spécialiste du contre-discours radical…
Elle raconte les ouvrages en vente libre, qui donnent la même vision inégalitaire des femmes défendue par Daech.
Sexiste, machiste, misogyne… Sur les couvertures des ouvrages (toujours illustrées de fleurs, souvent des roses, ou de silhouettes féminines voilées), les titres annoncent la nature des contenus : Main dans la main pour ta réussite mon cher mari… Femme au foyer : redécouvre ton chez toi…
On lit dans un de ces ouvrages : « Certaines femmes négligent le fait de servir l’époux, tout ceci pour une seule raison : la paresse, la négligence. C’est un devoir qui est obligatoire selon l’avis le plus juste ».
Cette littérature destinée aux jeunes femmes véhicule le seul modèle de femmes prétendument calqué sur « les accompagnantes du Prophète ». Comme si depuis 1.400 ans le monde arabe n’avait pas produit d’autres modèles : écrivaines, scientifiques, médecins, féministes, diplomates, femmes d’affaires ou journalistes.
On est loin des principes de la République, déplore Hasna Hussein…
Michel Grossiord
