La revue de presse… Les ministres ne passent pas le bac, mais c’est tout comme ?!
Les 720.000 lycéens qui passent les premières épreuves du bac ne seront pas les seuls aujourd’hui à remettre leur copie.
Les 22 ministres aussi !
Examinateur : Edouard Philippe ! C’est lui qui ramassera les copies, les membres du gouvernement ayant jusqu’à ce jeudi (raconte Le Parisien) pour coucher noir sur blanc (10 pages maximum) leurs objectifs de travail, et surtout de résultats !
Pour eux, il y aura un contrôle continu…
« Je ferai tous les six mois le point avec vous sur la mise en œuvre de ce programme et de ces feuilles de route ministérielles », les a avertis le premier ministre.
La ministre des Sports va remettre un document de 7 pages : objectif l’attribution des Jeux Olympiques.
Pour Bruno Le Maire, il s’agit de tenir les engagements de la France en matière de baisse du déficit public… Parviendra-t-il à s’extraire du « piège budgétaire » mis en avant par Le Figaro ? Entre les dépenses laissées par François Hollande et les promesses de campagne du nouveau président, l’élaboration du budget 2018 tourne déjà au casse-tête.
Le super examinateur des ministres sera Emmanuel Macron lui-même !
Le Chef de l’Etat les avait interpellés en ces termes, lors du premier Conseil des ministres (rappelle Le Parisien) : « Ne vous asseyez pas en permanence sur votre fauteuil. Demandez-vous toujours pourquoi vous êtes là, et si vous remplissez bien la mission qui vous a été confiée ».
Ca s’appelle mettre la pression.
En un mois de présidence impérieuse, le Chef de l’Etat a imposé son goût du contrôle, raconte longuement Le Monde. C’est l’Elysée qui concentre tous les pouvoirs.
« C’est me, myself and I… Il faut juste que l’intendance suive », confirme un haut fonctionnaire.
Un membre de l’équipe commando qui a participé à la conquête du pouvoir glisse : « Je plains les ministres parce qu’ils vont devoir rendre des comptes. Macron sait exactement ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas. Chez Rothschild, ils disaient que c’était une brute… »
Emmanuel Macron, du temps où il était secrétaire général adjoint de l’Elysée, aimait répéter : « On n’est pas là pour beurrer les tartines… »
Une réplique de son film culte, Les Tontons flingueurs…
La réplique exacte n’est pas tout à fait celle-là. Dans le film, c’est « On n’est pas là pour beurrer les sandwiches »…
On a compris l’idée… Une réplique contre François Hollande qui ne cessait de consulter et de tergiverser.
Et de parler aux journalistes ! Fini. La gouvernance de fer passe aussi par une communication de fer, résume Le Monde… « Aux commentaires, le chef de l’Etat préfère les belles images »
Justement, en voici de nouvelles, dans Paris Match…
Sur la couverture et en pages intérieures, « avec Brigitte, la veille du premier tour des législatives »… Tous deux, à bicyclette au Touquet. Balade en baie de Canche. Brigitte et Emmanuel Macron en tête… devant un peloton de gardes du corps (eux aussi sur des vélos)
« Après l’Elysée, l’Assemblée », « La grande marée », « Il fait naître une nouvelle classe politique » : voilà quelques-uns des titres de Paris-Match.
A propos de la majorité hégémonique qui s’annonce, avec les novices de La République en marche, le premier ministre Edouard Philippe s’énerve dans une interview à L’Alsace : « Faire des procès a priori en incompétence est une curieuse façon d’envisager la démocratie »
Que pensera Edouard Philippe de la comparaison signée Franz-Olivier Giesbert dans Le Point ? Le groupe parlementaire de La République en marche tiendra de l’auberge espagnole, de la voiture-balai, du cabinet de curiosité, de la ratatouille et de l’inventaire de Prévert !
Mais ce n’est pas une critique : Le Point pousse aux réformes (« Et maintenant, plus d’excuse »), se félicite que la France, longtemps pays le plus pessimiste et ronchon, soit en passe de devenir « l’un des plus optimistes, un laboratoire de l’avenir ».
(Parenthèse pour signaler la réunion à Paris de plus de 5.000 start-up du monde entier : l’intelligence artificielle est au cœur de la deuxième édition du Salon VivaTech, annoncent Les Echos. Emmanuel Macron y prononcera aujourd’hui son premier discours économique)
Il est attendu sur quelques réformes clé…
La réforme du travail. Le big bang, jusqu’où ? demande L’Obs qui consacre aussi sa couverture à Emmanuel Macron, avec ce titre « Le Patron ».
Valeurs Actuelles le présente en Macron 1er : les dangers des pleins pouvoirs…
Alain Duhamel, dans Libération suggère : « Pour pouvoir moderniser la France, Macron a besoin d’organiser lui-même ses contre-pouvoirs »…
Vous avez parlé du bac pour commencer, on termine avec…
Avec quelques perles de l’édition 2016 rassemblées par un site, reprises par Le Monde…
Au sujet de philo « Pourquoi avons-nous intérêt à étudier l’histoire ? », un candidat au bac ES a répondu : « L’histoire est très importante pour les peuples. Elle permet aussi de se connaître soi-même ainsi que nos ancêtres. Nos ancêtres, c’est comme nous, mais avant. En plus vieux, mais en fait déjà morts, et pleins de sagesse ».
Encore une épreuve?
« Pour être juste, suffit-il d’obéir aux lois ? »
Un lycéen a écrit : « Si les gens n’obéissent pas aux lois, cela deviendra l’anarchie et les hommes se mangeront entre eux ».
A propos de la notion de désir… une lycéenne a répondu franchement : « Il serait facile d’admettre que le désir est illimité lorsqu’une fille regarde un film avec l’acteur Ryan Gosling ».
Michel Grossiord
