La revue de presse… Avec l’histoire de la double conquête d’Emmanuel Macron…
La double conquête…
Après l’Elysée, celle qui se prolonge par les législatives, « dernier acte du dégagisme », résume L’Opinion… Emmanuel Macron aura ou aurait (mais tous les sondages convergent), les coudées franches (jusqu’à 400 députés) pour réformer, notent Les Echos.
La République en marche s’apprête à devenir la nouvelle force politique dominante du paysage français.
Mais il est aussi question d’une autre conquête s’agissant d’Emmanuel Macron et de sa femme Brigitte. La « conquête de Paris » pour, dixit Le Monde magazine, se faire accepter du milieu culturel et intellectuel de Paris.
Fin 2014-début 2015, à Bercy, les Macron n’ont pas ménagé les efforts pour élargir leurs réseaux dans toutes les directions… Dîners, mondanités…
Avec quelques succès, mais aussi des réticences ?!
Avec un succès mitigé, assure Le Monde magazine.
Trop « provincial », le goût du couple pour le théâtre de boulevard.
Trop populaires, les célébrités qui deviennent leurs amis.
Le couple avait attiré bien plus de people que d’intellectuels. Mais depuis la victoire présidentielle, la roue a tourné : ceux qui snobaient le candidat s’enthousiasment désormais pour le président…
Parmi les « passeurs mondain » du couple, il y a surtout l’écrivain Philippe Besson : « Bibi est très drôle, très chaleureuse, très libre. Et Emmanuel est irrésistible quand il se lance dans les dialogues des Tontons flingueurs. Il les connaît par cœur ».
Il y a aussi le producteur de théâtre et de spectacles de variétés Jean-Marc Dumontet : lui raconte qu’Emmanuel qui récite des sketches entiers de Régis Laspalès, ou qui enchaîne Dalida, Aznavour, Brel ou Barbara au karaoké. Des goûts datés mais il a été élevé par sa grand-mère, rappelle Philippe Besson.
Voilà qui nous éloigne des grands enjeux…
C’est vrai, mais sachez (lu dans Le Figaro) que Bibi imprime aussi sa marque à l’Elysée : elle a fait la tournée des services pour se présenter. Elle dispose d’un directeur de cabinet et sera bientôt secondée d’un chargé de communication. Une « charte de la première dame » est en cours d’écriture, cette question du statut de la première dame intéresse aussi Le Parisien magazine.
Le Figaro applaudit très fort les premières mesures annoncées par le ministre de l’Education nationale… car elles sont aux antipodes de celles de Najat Vallaut-Belkacem…
Libération, en revanche, réagit très mal à la perspective de voir entrer les mesures sécuritaires d’exception dans le droit commun. « Contre l’Etat d’urgence permanent », titre Libé en grosses lettres sur fond rouge.
Des mesures sécuritaires pour « prévenir les seuls actes de terrorisme », mais Le Monde, qui a révélé l’avant-projet de loi, se montre aussi critique, et parle d’un « piège politique ».
Face au terrorisme, et aux attentats qui se répètent, comme vont évoluer nos sociétés ?
Vers quoi allons-nous ? C’est ce qu’il faut se demander, expose le philosophe Roger-Pol Droit dans Les Echos ;
Hypothèse 1 : l’Europe pourrait sombrer peu à peu dans le chaos et la guerre civile. La désorganisation des sociétés développées, c’est le scénario rêvé par Daech… Il ouvrirait la voie à la l’installation du califat sur les ruines des Etats européens. A ne pas exclure !
Hypothèse 2, inverse : l’indifférence s’installe, tout continue comme d’habitude. Nous finissons par intégrer le fait terroriste comme une perturbation marginale. Pour l’essentiel, tous les rouages continueraient à fonctionner normalement.
Hypothèse 2 (scénario le plus probable selon Roger Pol-Droit, mais c’est aussi son voeu) : sans faire d’amalgame avec les musulmans, les citoyens comprennent qu’il est temps d’en finir avec les compromis et les hypocrisies. Sans haine aveugle mais sans faire semblant, le combat est décrété dans tous les domaines (laïcité, liberté d’expression, droits de l’homme, égalité des sexes). « Face à un totalitarisme qui évoque un nouveau nazisme, il faut de nouveaux Churchill ».
Churchill… Son évocation nous invite à regarder ce qui se passe en Grande-Bretagne…
Et plutôt du côté de la presse britannique qui voit Theresa May « suspendue à un fil » après son grand échec (Le Times).
Mayhem signifie chaos, le mot barre la une du Sun.
On change de sujet avec L’Equipe : Tout près du but… (la qualification pour la Coupe du monde 2018) à propos du Suède France de football ce soir…
Mais L’Equipe soigne aussi ses lecteurs amateurs de tennis…
Aujourd’hui, match dont tout le monde parle à Rolland Garros : le jeune et le Dieu, dit Le Parisien ; L’Autrichien Dominic Thiem défie en demi-finale Rafael Nadal…
Attention, c’est Thiem la terreur, souligne Le Figaro. Il a défait Djokovitch et c’est un bûcheron : son préparateur physique lui a notamment fait soulever des troncs de 25 kg pendant deux heures.
Mais L’Equipe le regarde comme, je cite, un minot, un joueur qui passe son bac aujourd’hui, au pied de l’Everest.
Ne pas le sous-estimer ! A mon avis, le minot Thiem, 23 ans, pourrait bien très vite à être l’objet de gros titres très flatteurs dans L’Equipe.
Michel Grossiord
