Le grand Rabbin de France Haïm Korsia était l’invité de Gaël Giordana dans la matinale de Radio Classique, ce mercredi 20 juillet. Le plus haut représentant religieux du judaïsme dans l’Hexagone a réagi à la polémique concernant le tweet de la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, dans lequel elle fait un rapprochement entre Emmanuel Macron et le maréchal Pétain.
73% des actes racistes en France ont visé des personnes de confession juive en 2021
Emmanuel Macron vient de commémorer le 80ème anniversaire de la rafle du Vél d’Hiv. Plus de 13 000 juifs, dont 4 000 enfants, ont été arrêtés par la police française puis déportés en juillet 1942. Lors de son discours, le chef de l’Etat a parlé d’un antisémitisme encore plus rampant et encore plus brûlant aujourd’hui qu’en 1995, lorsque Jacques Chirac avait reconnu la responsabilité de la France dans ce drame. Une situation également constatée par Haïm Korsia : « malheureusement, les chiffres le disent ». Le ministère de l’Intérieur a recensé 589 actes antisémites en 2021, en augmentation de 75% sur un an. Autre élément glaçant, 73% des actes racistes en France ont visé des personnes de confession juive. Face à cette « haine du quotidien », le Grand rabbin de France plaide pour une fermeté accrue, « une capacité à sanctionner vraiment, et ne pas considérer qu’il n’y a pas mort d’homme, car au bout il y a mort d’homme ».
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Il estime qu’il faut également s’appuyer sur l’éduction, pour « la construction d’une pensée commune qui exclut le racisme et l’antisémitisme ». Interrogé sur le tweet controversé de la présidente du groupe LFI à l’Assemblée Mathilde Panot, comparant Emmanuel Macron au maréchal Pétain, Haïm Korsia a d’abord dénoncé « les outrances » de la France Insoumise. Le parti vient de déposer un amendement pour renommer la prime Macron « prime enfumage » : « ce genre de déclarations tend à tout relativiser ». S’agissant de la comparaison à proprement parler, Haïm Korsia assure que « comparer Pétain et le président de la République, c’est une insulte aux victimes et à l’Histoire. On ne peut pas tout mettre sur le même plan ».
Béatrice Mouedine
